En plus de la grève dans le milieu de l’éducation qui a eu lieu en novembre et décembre, 15 000 enfants sont encore touchés par une grève des chauffeurs d’autobus scolaire chez Transco à Montréal.

Cela fera bientôt trois mois que la grève dure. Elle a été déclenchée le 31 octobre dernier par le syndicat qui représente 350 chauffeurs à l’emploi d’Autobus Transco.

Les commissions scolaires touchées sont English Montreal et Lester B. Pearson, de même que le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, le Centre de services scolaire de Montréal et le collège privé Sainte-Anne.

Le cœur du litige porte sur la rémunération des chauffeurs d’autobus.

Le gouvernement du Québec a déjà accordé une aide financière supplémentaire aux compagnies de transport scolaire pour les aider à bonifier les salaires, notamment, mais aussi pour compenser les loyers plus élevés, la hausse du coût des assurances et l’électrification de la flotte d’autobus, par exemple.

Les deux parties ne s’entendent pas à savoir quelle portion de cette aide supplémentaire de Québec devrait être versée aux chauffeurs.

Claude Breton, porte-parole d’Autobus Transco, rapporte que l’employeur a offert 20 % d’augmentation pour la première année et 33 % pour le contrat d’une durée de six ans et que le syndicat a rejeté le tout.

Carole Laplante, présidente du syndicat, qui est rattaché à la Fédération des employés de services publics, affiliée à la CSN, confirme le rejet et juge que ces augmentations sont insuffisantes, car Transco aurait accordé davantage à d’autres de ses chauffeurs dans d’autres régions.

« Nous, on y va avec la capacité de payer de l’employeur. C’est vraiment insuffisant. Dans toutes ses autres divisions, il a donné entre 46 et 52 ou 53 %, alors pourquoi nous, on serait inférieur ? Je ne comprends pas », réplique-t-elle.

M. Breton répond que Transco est allé au bout de ce qu’il pouvait offrir. « À 33 %, on a déjà étiré l’élastique énormément. Il n’y a pas moyen d’aller plus loin sans toucher à la viabilité financière des ententes. »

Transco a offert de soumettre le différend à un arbitre, une tierce partie neutre qui aurait tranché, signale M. Breton.

Le syndicat a refusé. « On a à se battre encore. On est prêt à négocier encore », répond Mme Laplante.

Le conflit se transportera vraisemblablement devant le Tribunal administratif du travail, le syndicat ayant déposé des plaintes d’entrave et de négociation de mauvaise foi contre l’employeur.