Le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval a rejeté à 68 % l’entente de principe conclue avec Québec. Il s’agit du premier syndicat membre de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) à se prononcer contre l’entente.

L’entente a été présentée jeudi soir en assemblée aux 6500 enseignantes de ce syndicat, qui avait recommandé mardi à ses membres de rejeter l’accord de principe conclu avec Québec à la fin du mois de décembre. Le syndicat n’a pas voulu dire sur quels points exactement il estimait que l’entente conclue avec le gouvernement Legault était insatisfaisante.

Au moment d’écrire ces lignes, on ne connaissait toujours pas l’issue du vote pour le plus important syndicat enseignant de Montréal, l’Alliance des professeures et des professeurs. Les membres de l’Alliance étaient réunis en assemblée générale virtuelle depuis plus de sept heures.

« L’assemblée se déroule bien. Les profs ont droit à une explication exhaustive de l’entente de principe. Ils ont le temps de poser leurs questions, d’obtenir des réponses, puis de formuler des commentaires. L’exercice démocratique est nécessaire », a déclaré à La Presse le conseiller aux communications de l’Alliance, Alexis Richard, en fin de soirée.

Le syndicat a soumis l’entente aux enseignants sans leur recommander de voter pour ou contre. Avec 9300 membres, l’Alliance des professeures et des professeurs est le plus important syndicat affilié de la FAE.

Adopté dans l’est de Montréal

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île (SEPÎ), à Montréal, a adopté l’entente de principe à 58,5 %. Également affilié à la FAE, le syndicat, qui représente 4384 enseignants du centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, avait recommandé à ses membres de rejeter l’accord de principe.

En début de semaine, le conseil d’administration du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY) a aussi recommandé à ses membres de rejeter l’entente de principe conclue avec Québec, en raison du « mépris apparent » du gouvernement envers les profs.

La présidente de ce syndicat, Sophie Veilleux, n’a pas voulu commenter cette décision « avant que les membres se soient prononcés ». Toutefois, dans son courriel, le syndicat écrit qu’elle estime que l’entente de principe « n’améliore pas de manière significative [les] conditions de travail, dont la composition de la classe ».

La FAE compte neuf syndicats affiliés qui réunissent 66 000 profs. Dans le cadre des négociations menant au renouvellement de leur convention collective, ceux-ci ont tenu une grève de 22 jours à la fin de la dernière année.

Pour que l’entente de principe signée par la FAE soit entérinée, elle doit être acceptée à la double majorité, soit au moins 50 % des membres et 50 % des syndicats, donc par au moins cinq des neuf des syndicats affiliés, mais aussi au moins 50 % des voix + 1 du total des membres. Les votes des syndicats affiliés à la FAE se poursuivent jusqu’au 25 janvier.

Un refus au Front commun

Du côté du Front commun, les membres sont appelés à se prononcer séparément sur l’entente intersectorielle, qui comprend notamment les salaires, la retraite et les assurances collectives, et l’entente sectorielle, qui porte sur la composition de la classe et les conditions de travail.

Jeudi, le Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ) a refusé à 62 % l’entente sectorielle, tandis que l’entente intersectorielle a été acceptée à 93 %.

Les membres du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie (SEE) ont pour leur part approuvé l’entente sectorielle à 50,5 % et à 88,3 % pour l’entente intersectorielle. Les membres avaient pu consulter le contenu de l’entente lors d’une première rencontre virtuelle lundi et avaient été invités à voter mercredi.

Sur le plan des salaires, le Front commun a obtenu des augmentations de 17,4 % sur cinq ans. Depuis lundi, ses membres sont appelés à voter sur l’entente. Plus de la moitié d’entre eux devront voter pour l’entente pour qu’elle soit acceptée.