Visiblement déchirés, les membres du Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM) ont voté à 51 % en faveur de l’entente de principe intervenue entre la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et le gouvernement du Québec.

Parmi les enseignants employés par le centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys qui ont exprimé leur voix mardi lors d’une assemblée virtuelle, un peu plus de la moitié se sont dits favorables à l’entente. Selon ce qu’a appris La Presse, seuls 76 votes ont séparé les deux camps, avec une majorité de 1374 membres souhaitant la voir acceptée.

Selon des informations qui circulaient sur les réseaux sociaux dans la foulée du vote, 73 % des membres ont par ailleurs voté en faveur du « ralliement ». C’est donc dire que si la majorité des syndicats affiliés à la FAE avaient voté pour l’entente, mais le SEOM contre, celui-ci se serait rallié à la majorité.

Ce vote fait du SEOM le quatrième syndicat affilié à la FAE, sur neuf, à accepter l’entente intervenue après 22 jours de grève. Parmi les autres syndicats s’étant prononcés en faveur de l’entente, on compte l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal et ceux des enseignants de la Pointe-de-l’Île et de l’Outaouais.

Le vote de l’Alliance avait également laissé paraître une forte division au sein de ses membres : le plus gros syndicat affilié à la FAE avait accepté l’entente au beau milieu de la nuit, à 52 %, au terme d’une assemblée de plusieurs heures.

Pour que l’entente de principe signée par la FAE soit entérinée, elle doit être acceptée à la double majorité, soit 50 % des voix et 50 % des syndicats affiliés. Advenant qu’un autre groupe l’accepte, cette seconde majorité serait atteinte.

Laval fait toujours cavalier seul

Pour l’heure, seul le Syndicat de l’enseignement de la région de Laval s’est prononcé contre l’entente. Ses membres ont toutefois servi à Québec un rejet sans équivoque : pas moins de 68 % d’entre eux ont estimé qu’elle ne répondait pas à leurs demandes.

Parmi les syndicats qui ne se sont toujours pas exprimés, le conseil d’administration du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska a toutefois recommandé à ses membres de rejeter l’entente en raison du « mépris apparent » du gouvernement envers les profs. Le Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île avait fait de même, sans toutefois que ses membres obtempèrent.

Pour rappel, l’entente de principe prévoit des augmentations de salaire moyennes de 21,5 %. Or, nombre d’enseignants ont estimé qu’elle ne répondait pas à leurs revendications concernant la composition de la classe, un point sur lequel les négociations ont longtemps achoppé.

Pas moins de 72 000 élèves fréquentent l’un des 123 établissements du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys. Le Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal, quant à lui, représente quelque 7266 enseignants, ce qui en fait le deuxième syndicat affilié à la FAE en importance.

Avec la collaboration de Marie-Eve Morasse, La Presse