Gilles Duceppe a dénoncé mardi les mesures de «dernière minute» dévoilées par Stephen Harper pour relancer l'économie. Le chef du bloc a écorché la plateforme électorale du premier ministre sortant, car elle ne prévoit presque aucune aide pour l'industrie manufacturière québécoise.

«Stephen Harper a démontré sa fragilité politique, et surtout qu'il n'a rien compris à la fragilité de l'économie», a résumé M. Duceppe lors d'un point de presse.

Le leader du Bloc souligne que M. Harper a attendu à la toute dernière semaine de la campagne électorale pour dévoiler sa plateforme, et son plan pour aider une économie menacée par la crise financière.

«Il a retardé la publication de son plan pour que ce soit le plus médiatisé possible, a-t-il affirmé. C'est plus important que ses responsabilités.»

Les conservateurs promettent d'allonger 345 millions pour aider des entreprises manufacturières à importer de la machinerie. Une mesure inefficace, juge Gilles Duceppe, car les compagnies ont d'abord besoin de garanties de prêts et de crédits d'impôts pour acheter de l'équipement.

Gilles Duceppe critique aussi la promesse des conservateurs d'investir 400 millions pour relancer les industries automobile et aéronautique. Il fait valoir que le gros de l'industrie automobile est situé en Ontario, et que l'aéronautique est loin d'être le seul secteur éprouvé par les temps qui courent.

«Ça ne touche absolument pas les autres secteurs manufacturiers comme on le demandait», a déploré Gilles Duceppe au terme d'une rencontre avec les travailleurs de l'usine Kruger, de Trois-Rivières. Quelque 150 travailleurs ont été mis à pied dans cette papetière l'an dernier.

Au Québec, les mesures annoncées par Stephen Harper rapporteront 52 millions par année sur une période de quatre ans, calcule le chef du Bloc.

Plus tôt dans la journée, il a dressé une liste de 14 mesures qu'il juge souhaitables pour relancer l'économie. Une ribambelle d'actions coûtant près de 1,7 milliard.

Il réclame en outre des prêts sans intérêt et crédits d'impôt pour les entreprises manufacturières, un régime d'assurance-emploi bonifié, un soutien accru pour les travailleurs âgés, ainsi que des investissements dans le logement social et la culture.