Le Parti libéral a accusé Stephen Harper mardi d'avoir plagié près de la moitié d'un discours prononcé par le premier ministre australien John Howard, en 2003, lors qu'il a demandé à la Chambre des communes d'envoyer des troupes canadiennes en Irak pour combattre aux côtés des Américains.

Dans une conférence de presse à Toronto, le député ontarien Bob Rae a fait entendre les deux discours simultanément sur deux téléviseurs placés côte à côte. L'un d'eux montrait le premier ministre Howard, tandis qu'il s'adressait aux élus australiens le 18 mars 2003. Sur l'autre écran, on pouvait voir Stephen Harper deux jours plus tard alors qu'il était chef de l'opposition et de l'Alliance canadienne, prononcer les mêmes paroles.« La possession d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires constituerait une menace directe, indéniable et mortelle face au monde, incluant le Canada «l'Australie» et ses habitants », disent notamment les deux hommes.

Voyez la comparaison entre les deux discours

« Nous ne pouvons nous détourner de la menace que la possession continue d'armes de destruction massive par l'Irak pose pour la région et le monde entier », ont-ils également déclaré. Lors d'une autre conférence de presse à Ottawa, deux heures plus tard, Stéphane Dion a rappelé que le premier ministre canadien de l'époque, Jean Chrétien, avait refusé d'envoyer le pays en guerre en Irak, malgré les pressions exercées par les États-Unis et par l'opposition officielle dirigée par Stephen Harper.

Le fait que l'on découvre aujourd'hui que M. Harper a prononcé un discours en plusieurs points identique à celui du « très conservateur » John Howard confirme que le gouvernement conservateur doit être « mis à la porte », a-t-il exhorté.

« M. Harper n'a même pas été capable de choisir ses mots quand il a demandé au Canada d'aller dans la guerre en Irak », a-t-il lancé. « Un plagiaire ne peut pas rester premier ministre. »

Le Parti conservateur n'a pas nié les accusations des libéraux, mais ont plutôt remis leur pertinence en question. Il s'agit d'un discours prononcé il y a cinq ans, a noté le directeur des communications du premier ministre, Kory Teneycke, deux élections ont eu lieu depuis et M. Harper était chef d'un parti qui n'existe même plus aujourd'hui..

« Comme je l'ai dit, nous allons nous concentrer sur l'économie, qui est l'enjeu numéro un, et nous ne nous laisserons pas distraire par des attaques du war room libéral », a-t-il dit sur les ondes de CBC Newsworld.

Stéphane Dion a répliqué en disant qu'il y avait «un lien entre le fait que Stephen Harper est arrivé avec des politiques de droite qui ont échoué partout et le fait qu'il n'a même pas l'éthique de choisir ses propres mots ».

De leur côté, les stratèges néo-démocrates se sont mis à pied d'oeuvre pour contre-attaquer les libéraux. Dans un courriel envoyé aux journalistes, ils ont rappelé des déclarations de députés ou anciens députés libéraux, dont Michael Ignatieff, qui ont supporté l'implication canadienne en Irak.