Des laboratoires fédéraux, dont celui qui manipule des échantillons de la grippe A (H1N1), ont du mal à retracer les virus et les bactéries qu'ils manipulent.

Une vérification récente de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) conclut que des contrôles déficients dans des établissements fédéraux pourraient mener à la disparition d'agents pathogènes dangereux ou à un usage non autorisé.

«Les systèmes de suivi et les procédures actuellement en usage rendent difficilement compte des agents pathogènes manipulés en laboratoire», affirment les auteurs du document.

Les découvertes de l'agence fédérale, un peu plus tôt cette année, concernent une période durant laquelle des scientifiques du Laboratoire national de microbiologie, à Winnipeg, étudiaient des centaines d'échantillons de ce qui s'est révélé être le virus de la grippe porcine.

La vérification souligne que le problème est en partie attribuable au fait que chaque laboratoire a sa propre manière de conserver ses échantillons.

Ainsi, le Laboratoire national de microbiologie a perdu la trace, un peu plus tôt cette année, de 22 flacons contenant du matériel biologique.

Un scientifique aurait volé des flacons contenant le gène du virus Ébola en janvier. Mais la direction du Laboratoire national de microbiologie n'a appris la disparition des flacons qu'en mai, soit lorsque les autorités américaines ont arrêté l'ancien employé à un poste frontalier séparant le Manitoba et le Dakota du Nord.

La disparition de ces fioles est longtemps passée inaperçue parce que des dizaines de milliers de ces flacons contenant du matériel non infectieux sont conservés dans les réfrigérateurs et congélateurs du laboratoire.

Le chef du Laboratoire national de microbiologie, le docteur Frank Plummer, avait alors assuré que les agents pathogènes à très haut risque étaient soumis à un suivi très rigoureux et que les employés les manipulant travaillaient selon des normes de sécurité strictes.

Cependant, la sécurité n'est pas aussi serrée en ce qui concerne les matériels non infectieux.

La vérification de l'Agence de la santé publique du Canada, datée du 25 juin, révèle que les laboratoires suivent des lignes directrices en matière de biosécurité, mais ajoute que ces mesures pourraient être améliorées.

«Des études supplémentaires sont nécessaires pour s'assurer que les échantillons destinés à être manipulés en laboratoire soient rigoureusement suivis, de leur livraison à l'ASPC jusqu'à ce qu'ils soient transférés ou détruits,» peut-on lire dans le document.

La vérification recommande à l'agence fédérale d'établir une norme pour le suivi et la comptabilisation des agents pathogènes.

La vérification a également établi que l'ASPC devrait améliorer sa manière de s'assurer que les employés de laboratoires aient un accès approprié aux zones contrôlées et aux renseignements protégés.