Le Bloc québécois ne sera plus seul à parcourir le Québec pour convaincre les électeurs de l'appuyer le jour du scrutin. Le Parti conservateur a décidé d'organiser une tournée dans la province afin de répondre aux attaques de Gilles Duceppe et de défendre le bilan économique du gouvernement Harper.

Ainsi, le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, sillonnera les régions du Québec à bord de son propre autocar de campagne pendant une vingtaine de jours, a appris La Presse.

Son autocar se greffera à la caravane de Stephen Harper lorsqu'il débarquera au Québec. M. Paradis passera donc au moins la moitié de la campagne électorale à l'extérieur de sa circonscription de Mégantic-L'Érable.

«Gilles Duceppe ne sera plus seul sur le terrain. Nous allons riposter immédiatement à toutes ses attaques contre notre gouvernement et notre bilan», a indiqué à La Presse une source conservatrice.

«Nous allons défendre notre plan, qui propose de maintenir bas les impôts et les taxes et d'assurer la sécurité des citoyens. Nous sommes le parti qui défend véritablement les intérêts des régions du Québec à Ottawa. Il n'est plus question de laisser Gilles Duceppe nous attaquer et répandre des mensonges à notre sujet sans riposter.»

Des leçons de 2008

Les conservateurs ont retenu des leçons de la campagne de 2008, durant laquelle il est arrivé souvent que le Parti conservateur mette plusieurs heures, voire des jours à répondre aux attaques du Bloc québécois. Stephen Harper avait affirmé que Gilles Duceppe avait la vie facile parce qu'il fait campagne uniquement au Québec alors que tous les autres chefs doivent se déplacer aux quatre coins du pays.

Aux Communes, durant la dernière période de questions avant la chute du gouvernement, Christian Paradis et Gilles Duceppe ont donné un avant-goût des échanges acrimonieux qu'ils auront durant la campagne électorale.

«Aujourd'hui, nous faisons face à un gouvernement qui a multiplié les tromperies et les assauts contre la démocratie. C'est aussi un gouvernement qui a carrément fait une croix sur le Québec et ses priorités économiques. Ce même gouvernement s'acharne à nous faire croire qu'il ne veut pas d'élections alors qu'il a tout fait pour les déclencher», a affirmé Gilles Duceppe.

«On vient de déposer un budget responsable. On est le pays le mieux positionné dans le G7. On a été les derniers à entrer en récession et les premiers à en sortir. On est positionné mieux que jamais. On a des mesures qui assurent une productivité accrue pour nos PME. Hier, on a signé une entente historique avec le Québec pour le développement des hydrocarbures extracôtiers. C'est sûr que le Bloc s'en plaint parce qu'il ne veut pas que ça fonctionne dans la fédération. Mais nous, nous voulons que ça fonctionne, et ça va fonctionner», a rétorqué Christian Paradis.

Au moment de la dissolution du Parlement, le Parti conservateur détenait 11 des 75 sièges que compte le Québec à la Chambre des communes, le Bloc québécois 47, le Parti libéral, 14 et le NPD, 1. Il y avait un député indépendant et un siège vacant.

L'enjeu de la campagne est de taille pour les conservateurs au Québec. Des sondages publiés dans les dernières semaines laissent entendre qu'ils devront batailler fort pour faire des gains.

Aux élections de 1997, le Parti libéral avait aussi organisé une caravane au Québec, menée par Alfonso Gagliano, afin de contrer les attaques du Bloc québécois.