Y avait-il une entente explicite de coalition entre les Conservateurs, le Bloc et le NPD en 2004 pour renverser Paul Martin et former un gouvernement de coalition?

En point de presse aujourd'hui, Gilles Duceppe a reconnu que cette possibilité n'avait pas été mentionnée par écrit, même si elle restait clairement implicite.

Hier, Stephen Harper a commencé sa campagne en brandissant l'épouvantail d'une coalition PLC-NPD-Bloc. Une telle coalition serait «illégitime», selon M. Harper.

M. Duceppe s'est fait un plaisir de rappeler à M. Harper leur démarche de 2004. Avec Jack Layton, MM. Duceppe et Harper avaient alors écrit une lettre au Gouverneur général. Ils lui demandaient d'examiner toutes les options si le gouvernement libéral minoritaire devait perdre la confiance de la Chambre. On ne précisait pas quelles étaient ces options. Mais il était clair qu'il y en avait deux : déclencher des élections ou demander à l'opposition de former un gouvernement de coalition.

«Et qui aurait dirigé une telle coalition?», a demandé M. Duceppe. Certainement pas le «socialiste» Jack Layton ou lui, un dangereux séparatiste, a-t-il ironisé.

M. Duceppe précise qu'il a simplement voulu rappeler qu'en 2004, M. Harper ne jugeait pas une telle option illégitime. «Quand il nous dit que celui qui est élu deuxième ne peut jamais être le premier ministre, c'est sur cela que j'ai dit qu'il avait menti. Je n'ai pas parlé d'autre chose», a précisé le chef du Bloc ce midi en point de presse.

Il assistait à l'investiture de Marie-France Charbonneau, qui se présente dans la circonscription de Marc-Aurèle Fortin (est de Laval et couronne Nord). Elle a été élue par acclamation. Serge Ménard, député sortant du comté, ne se représente pas. Quelque 300 militants assistaient à l'événement.

Le passé a rapidement rattrapé M. Harper. Questionné par les journalistes sur ce qui s'est passé en 2004, il a mis fin abruptement à son point de presse à Brampton, en Ontario.

Extrême droite?

Lors de son premier discours comme candidate, Mme Charbonneau a qualifié Stephen Harper d'homme «d'extrême-droite» et «d'ultra-conservateur».

M. Duceppe indique qu'il est allé parler à sa candidate après son discours. Ces deux termes n'étaient pas appropriés, reconnaît-il.

Selon lui, les conservateurs forment plutôt une «droite populiste et rétrograde», à l'image du Tea Party.