Le Parti conservateur s'est débarrassé en vitesse d'un employé de campagne, mardi, après qu'il eut été révélé qu'il travaillait toujours pour le parti, bien qu'il soit sous enquête par la GRC.  

Sébastien Togneri a démissionné de son poste d'adjoint au ministre des Travaux publics, il y a quelques mois, après avoir été pris à faire de l'obstruction pour éviter qu'une demande d'accès à l'information soit rendue publique.

Peu avant le déclenchement des élections, le gouvernement Harper a demandé à la GRC d'enquêter sur ses agissements. Cette demande faisait suite à un rapport de la commissaire à l'information du Canada, Suzanne Legault, qui concluait que M. Togneri s'était bel et bien ingéré de manière illégale dans le processus d'accès à l'information.

Or, un article de La Presse Canadienne publié lundi soir a révélé que M. Togneri travaillait comme bénévole pour la campagne conservatrice dans la circonscription d'Edmonton-Strathconna. Selon l'agence de presse, l'ancien adjoint politique aurait même été vu lors du discours donné par Stephen Harper en banlieue d'Edmonton, lundi.

«Ma compréhension est qu'il s'est porté volontaire pour une campagne. Ma compréhension est qu'il n'est plus volontaire pour cette campagne. C'est tout ce que je sais», s'est borné à dire Stephen Harper mardi matin.

Il n'a pas voulu en dire davantage, mais l'un de ses proches conseillers a affirmé que Sébastien Togneri avait été informé que ses services n'étaient plus requis.

Les autres chefs ont paru surpris d'entendre la nouvelle.

«Il ne fait pas preuve de respect démocratique et maintenant il est bénévole dans une élection. Je suis un peu troublé par ça», a déclaré le leader du Parti libéral, Michael Ignatieff.

«Ils n'arrêtent pas de nous dire: M. Togneri n'est plus avec nous, a quant à lui réagi Gilles Duceppe. Il n'est plus avec eux à Ottawa, mais il est avec eux à Edmonton!»

Crédit d'impôt

Stephen Harper a fait cette déclaration dans un atelier de réparation de bateaux de Régina, où il réitérait son engagement d'éponger une partie des cotisations d'assurance-emploi dues par les employeurs, au moyen d'un crédit d'impôt.

La mesure avait déjà été annoncée dans le budget de son gouvernement, rejeté la semaine dernière par les partis de l'opposition.

Le chef conservateur a expliqué que ce «crédit à l'embauche» permettrait de stimuler la création d'emploi dans les petites et moyennes entreprises, à qui il est destiné. S'il est réélu, le gouvernement conservateur ferait ainsi crédit à ces entrepreneurs pendant un an d'un montant égal à l'augmentation de leurs cotisations au régime d'assurance-emploi, jusqu'à concurrence de 1000 $, lorsqu'ils engagent du nouveau personnel.

«Cette une mesure fortement appuyée, a-t-il noté, et c'est bon pour l'économie et la création d'emploi.»