Exclue des débats télévisés par le consortium des télédiffuseurs, la chef du Parti vert peut au moins se consoler: ses homologues des quatre grands partis sont prêts à accepter sa présence à la table.

Michael Ignatieff, Jack Layton et Gilles Duceppe ont ainsi indiqué qu'à leur avis, Mme May devrait être admise au débat, même si le consortium des médias, qui organise l'événement, en a décidé autrement. Quant à Stephen Harper, il s'est dit ouvert à toutes les formes de débat, avec ou sans Mme May.

«À la fin, c'est une décision des réseaux de télévision mais nous sommes ouverts à un débat traditionnel avec les partis parlementaires, nous sommes ouverts à un débat qui inclut Mme May et nous sommes ouverts à un débat qui inclut tous les partis qui participent dans cette élection», a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Brampton, en Ontario.

Il a ajouté qu'il espérait que les réseaux de télévision traitent tout le monde de façon juste, en pensant à l'intérêt de la population.

Elizabeth May s'est dit choquée par la décision rendue publique mardi soir par le consortium. Elle a promis de la contester comme elle l'avait fait avec succès il y a deux ans et demi. La politicienne s'est dite prête à aller devant les tribunaux s'il le fallait. Elle a d'ailleurs déjà embauché un avocat et doit tenir un point de presse à ce sujet en après-midi.

Les télédiffuseurs ont expliqué mardi qu'ils avaient décidé d'exclure la leader du Parti vert de la liste des invités au débat parce que sa formation ne comptait aucun député aux Communes. Ils avaient fourni la même justification en 2008, même si les verts comptaient officiellement un représentant élu, en la personne du transfuge libéral Blair Wilson.

Il y a deux ans, Stephen Harper et Jack Layton s'étaient d'abord opposés à la présence de Mme May au débat sous prétexte qu'elle avait conclu une alliance stratégique avec Stéphane Dion, mais ils s'étaient ravisés sous la pression populaire. Le consortium était alors revenu sur sa décision.

Jack Layton estime maintenant qu'il est temps que des règles claires et transparentes soient édictées, plutôt que de laisser les télédiffuseurs décider derrière des portes closes.