Gilles Duceppe espère profiter de l'effet «amphithéâtre» pour déloger les conservateurs de la région de Québec.

Prudent, le chef du Bloc québécois a cependant pris soin d'ajouter jeudi que le dossier du nouveau Colisée n'est pas le seul enjeu de la présente élection dans la Vieille Capitale.

Après avoir passé les six premiers jours de la campagne électorale dans la région de Montréal, le chef du Bloc québécois se rendra jeudi soir à Québec où il séjournera jusqu'à samedi.

Pour M. Duceppe l'objectif est clair, il veut «regagner Québec» en délogeant les conservateurs et le député indépendant André Arthur qui occupent quatre des sept sièges de la Capitale-Nationale.

«On espère toujours reprendre tous ces comtés», a dit le leader souverainiste, en point de presse à Repentigny, quelques heures avant de prendre la route pour Québec.

Comme à son habitude, le chef du Bloc a dit ne rien tenir pour acquis, d'autant plus que les électeurs de la région de Québec sont plutôt volages.

Au cours des six derniers scrutins depuis 1993, les camps bloquistes, libéraux et conservateurs ont tous obtenu au moins une fois la majorité des sièges dans la région.

La percée des conservateurs en 2006 avait causé une onde de choc au Bloc québécois, qui régnait sans partage dans la région depuis 2004. Gilles Duceppe s'était alors fait reprocher, même à l'interne, d'être trop Montréalais au goût des citoyens de Québec.

Depuis, le chef a multiplié les efforts de rapprochement, augmentant le rythme de ses visites dans la capitale.

Pour le scrutin du 2 mai, M. Duceppe affiche un optimisme circonspect.

«Il y a des luttes serrées dans la plupart des endroits depuis quelques élections. Donc, on va travailler très fort. On ne tient rien pour acquis mais on va travailler très fort pour reprendre ces comtés», a-t-il insisté.

Le ressac causé par le refus du gouvernement conservateur de participer au financement du nouvel amphithéâtre est certes un enjeu susceptible de favoriser les candidats bloquistes, convient M. Duceppe.

Même si l'élection ne constitue pas «un référendum sur l'amphithéâtre», le Bloc compte bien exploiter le filon.

Les conservateurs «ont mis de l'argent à Toronto pour l'obtention des jeux de 2008, obtenus par Beijjing, ils ont mis un milliard de dollars pour trois jours avec cette idée fantastique de créer un faux lac à côté du Lac Ontario», a illustré le chef bloquiste, faisant allusion coûteux aménagements des sommets du G8 et du G20 en 2010.

Mais le Bloc veux ratisser plus large que le seul dossier du Colisée. M. Duceppe espère aussi faire la démonstration que ses propositions reflètent davantage les besoins de Québec et de la grande région.

Il a cité en exemple la réfection du pont de Québec, le soutien au chantier maritime Davie, le financement des services de garde et les enjeux relatifs au respect de l'environnement.