Une ancienne patronne de l'organisme canadien de régulation nucléaire, renvoyée pour avoir refusé de remettre en marche rapidement le réacteur de Chalk River, a annoncé qu'elle appuyait le Parti vert d'Elizabeth May.

Même si Mme May s'oppose à l'utilisation de la filière nucléaire, Linda Keen a affirmé que l'ouverture d'esprit de la leader politique faisant d'elle le meilleur choix dans Saanich-Gulf Island, où elle affrontera le conservateur Gary Lunn.

«Elle représente de nouvelles idées, de nouvelles façons de faire les choses au Parlement», a affirmé Mme Keen, à partir d'Ottawa.

C'est M. Lunn, en tant que ministre des Ressources naturelles en 2008, qui avait remercié Linda Keen, lorsqu'elle a plaidé que le réacteur, qui produit des isotopes médicaux, n'était pas sûr et qu'il devait être arrêté. Lorsqu'il avait été nommé ministre, Gary Lunn «avait affirmé qu'il n'appréciait pas tellement les organismes de régulation», a relaté Mme Keen.

«Il ne comprenait pas vraiment comment gérer un portfolio aussi vaste, qui incluait des régulateurs et des promoteurs de l'énergie nucléaire», a poursuivi Linda Keen, par le biais d'une télé-conférence avec Elizabeth May.

«Il était extrêmement idéologue. Il plaçait vraiment l'industrie avant les agences de régulation.»

Gary Lunn n'a pas immédiatement voulu commenter les accusations de Mme Keen.

Mme Keen a été renvoyée en janvier 2008, après avoir ordonné l'arrêt des opérations à la centrale de Chalk River, puis refusé d'autoriser sa remise en fonction.

Elizabeth May a fait valoir que cet appui politique injectait de la crédibilité dans sa campagne et soulignait l'importance de la transparence gouvernementale dans le dossier nucléaire. La tenue d'un débat public sur la question est aussi vitale, a affirmé la chef des verts.

«Une personne qui est très respectée, qui a donné sa vie à l'État et qui n'est pas d'accord avec l'ensemble des positions du Parti vert, affirme clairement quelque chose que plusieurs Canadiens savent: la Chambres des Communes et la démocratie canadienne ont besoin d'aide», a soutenu Mme May.