Le Bloc veut accélérer le branchement internet des régions. «L'internet haute vitesse, c'est l'électrification rurale des temps modernes», a avancé Gilles Duceppe dimanche à Dunham, dans les Cantons-de-l'Est.

Il parlait dans un vignoble sans accès à l'internet haute vitesse. Selon les chiffres du CRTC, 24% des Québécois en «région rurale» n'ont pas accès à l'internet à large bande. Dans les provinces canadiennes, seule Terre-Neuve affiche un taux inférieur.

Le gouvernement Harper consacre 75 millions par année pour corriger cette situation. Le Bloc voudrait hausser cette somme à 200 millions.

Les libéraux s'engagent à investir un peu plus de 165 millions par année durant trois ans. «Le Bloc voudrait 200 millions, mais nous savons tous que c'est une promesse vide. Le Bloc ne livrera pas cet argent», a indiqué leur lieutenant politique au Québec, Marc Garneau. Les libéraux aimeraient donner d'ici trois ans un accès internet d'au moins 1.5 Mbps à tous les Québécois. Ils disent avoir un plan encore plus ambitieux pour 2020.

«Alors que nous étions la deuxième société la plus branchée au monde en l'an», se désole M. Garneau.

Du NPD au Bloc

Le chef du Bloc était aux côtés de sa candidate dans Brome-Missisquoi, Christelle Bogosta. Après s'y être présentée en 2008 avec le NPD, elle est passée au Bloc pour ne plus «diviser le vote progressiste». Elle espère succéder au député bloquiste sortant, Christian Ouellet, qui prend sa retraite.

Le Bloc a entamé sa tournée des régions cette fin de semaine en essayant de désamorcer le slogan des conservateurs, «Notre région au pouvoir».

M. Duceppe accuse les conservateurs de vouloir «monter les gens contre Montréal». Il a passé la fin de semaine à essayer de démontrer que sous le gouvernement Harper, les Québécois seraient les négligés de la fédération.

Il mentionne entre autres l'exemple des chantiers Davie, à Lévis. La Davie figure parmi les 5 entreprises canadiennes préqualifiées pour ce que certains appellent le contrat du siècle: 35 milliards en 30 ans pour la construction et la réfection de navires de la marine et de la garde côtière.

Or, l'entreprise est sous la protection de ses créanciers. Pour soumissionner, elle doit être solvable d'ici au 18 mai. Elle négocie actuellement avec un acheteur, la société italienne Fincantieri.

M. Duceppe voudrait que le fédéral lui accorde une garantie de prêt, comme ce fut le cas pour Terre-Neuve (4,2 des 6,2 milliards pour construire des câbles sous-marins afin d'exporter l'électricité de Churchill Falls) ou pour GM en Ontario (6 milliards pour survivre à la crise financière). «Ça leur permettrait (de soumissionner) pour ce contrat et donc de devenir rentable», justifie M. Duceppe.

Steven Blaney, député conservateur de Lévis-Bellechasse, croit plutôt que le Bloc invente une demande. «Personne n'a formulé une telle demande de prêt», a-t-il lancé.

M. Blaney a dit avoir échangé avec la direction de Fincantieri. «Ils sont sûrs de s'entendre avant l'échéance du 18 mai», a-t-il annoncé.

Le Bloc commence lundi sa tournée du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

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Nouvelles réserves sur l'amiante

Le Bloc change sa position sur l'amiante. Après avoir récemment affirmé que l'amiante chrysotile ne constituait pas un risque pour la santé, M. Duceppe a affirmé dimanche qu'une commission parlementaire à Québec serait nécessaire pour examiner la question. Il imite ainsi la position du Parti québécois. En attendant, il refuse de se prononcer pour la relance de la mine Jeffrey à Asbestos, dans la circonscription bloquiste de Richmond-Arthabaska. La Conférence régionale des élus de l'Estrie appuie la mine, mais la CSN s'est récemment ajoutée à ses opposants.