Un gouvernement du Parti vert à Ottawa se ferait la «voix de la raison», a lancé la leader, Elizabeth May, en dévoilant sa plateforme électorale jeudi à Toronto.

Les verts promettent notamment de transformer la façon de faire au Parlement, de hausser les impôts des entreprises et de légaliser la marijuana -et de la taxer.

Le programme des verts prévoit une hausse des dépenses fédérales de l'ordre de 3,8 milliards de dollars, financées par une hausse des impôts des entreprises et par la fin des subventions accordées aux énergies nucléaires et fossiles - une enveloppe supplémentaire de 6,5 milliards par année.

Mme May a présenté sa plateforme comme une alternative «sensée et pratique» au statu quo ambiant, une vision globale du gouvernement qui pourrait faire face aux défis du Canada, aussi bien économiques qu'environnementaux.

«Notre objectif est de devenir cette voix de la conscience, cette voix de la raison», a soutenu la chef des verts lors d'un point de presse à Toronto.

Le dévoilement de la plateforme dans la Ville-Reine marquait la première sortie à l'extérieur de la Colombie-Britannique de Mme May depuis le début de la campagne électorale.

«Le fait qu'aucune solution ne soit envisagée face à des menaces importantes est irresponsable», a-t-elle soutenu. «Nous proposons des solutions concrètes et notre voix fera une différence», a-t-elle ajouté.

Le programme des verts prévoit entre autres le fractionnement des revenus imposables pour toutes les familles canadiennes - y compris les couples de même sexe -, des hausses d'impôt pour les entreprises -qui passerait de 16,5 à 19%-, un investissement dans l'éducation de la petite enfance, des crédits d'impôt pour les étudiants, et un coup de pouce pour les municipalités.

Mme May promet qu'elle mettra en oeuvre le fractionnement des revenus dès son arrivée au pouvoir, contrairement aux conservateurs, qui ont indiqué qu'ils attendraient l'atteinte de l'équilibre budgétaire, dans quatre ans.

«Dès les élections de 2008, nous avions défendu le fractionnement des revenus pour les familles. Nous sommes le seul parti à l'avoir fait», a indiqué la chef des verts.

La plateforme prévoit également un financement d'un milliard de dollars pour aider les municipalités à lancer un programme d'emploi pour les jeunes. Chaque étudiant travaillant sur un projet municipal au salaire minimum pendant un an recevrait, au terme de ce programme, un crédit de 4000 $ pour les droits de scolarité.

Les verts promettent également la création de six fonds afin de soutenir les municipalités pour le logement social, l'environnement, les infrastructures d'aqueducs et récréatives, de même que pour la promotion du transport en commun et du cyclisme.

Selon Mme May, il s'agit du plus important engagement à avoir été pris par un parti envers les municipalités canadiennes.

Les verts se distinguent également, selon Mme May, en promettant de créer des milliers d'emplois grâce à des investissements dans les «énergies renouvelables, en augmentant les services ferroviaires, en modernisant les services de transport et en rénovant des milliers de bâtiments».

Les verts sont aussi les seuls, a ajouté leur chef, à traiter de la question internationale et à remettre en question les accords commerciaux.

La plateforme du Parti vert se décline en trois volets: une «économie innovante», des «collectivités dynamiques» et une «véritable démocratie».