La campagne électorale en est à sa troisième semaine mais les chefs de partis se font rares dans la ville de Calgary, un bastion conservateur depuis plusieurs décennies.

À quelques exceptions près, la totalité de la province de l'Alberta vote bleu en toutes circonstances.

Lors du scrutin de 2008, les conservateurs avaient raflé 27 des 28 sièges disponibles. La circonscription d'Edmonton Strathcona avait toutefois été remportée par la néo-démocrate Linda Duncan.

Le premier ministre conservateur Stephen Harper et le leader du Nouveau Parti démocratique Jack Layton ont été les premiers à s'arrêter dans la capitale provinciale, Edmonton, au début de la campagne. Aucun leader politique, M. Harper inclus, qui détient la circonscription de Calgary Southwest, ne s'est présenté à Calgary jusqu'à présent.

Même les candidats conservateurs des circonscriptions de Calgary se sont répartis ailleurs au pays pour donner un coup de main à leurs collègues se présentant dans les comtés chauds.

La personnalité politique la plus connue à avoir été vue à Calgary jusqu'à présent est le libéral Bob Rae, le porte-parole du parti en matière d'affaires étrangères. Lundi, il est venu prêter main-forte à un candidat libéral, affirmant que le leader Michael Ignatieff prévoyait faire un saut à Calgary durant la campagne.

M. Rae a ajouté que son parti avait mis les bouchées doubles pour être présents dans toutes les circonscriptions du pays: 308 au total. Même si les Albertains ne devaient voir M. Ignatieff que brièvement, un «membre senior du parti» passera régulièrement dans la province d'ici au 2 mai.

Un spécialiste des sciences politiques de l'Université Calgary ne s'étonne guère que les chefs fassent peu campagne dans sa province.

«Pour les Albertains, les élections fédérales sont un sport passif», a mentionné David Stewart.

«Il est normal que les leaders fassent une brève apparition dans la province, mais les partis souhaitent d'abord et avant tout concentrer leurs efforts dans les circonscriptions où ils ont de réelles chances d'élire un député», a-t-il ajouté, avant de souligner que l'Alberta était reconnue pour avoir constamment porté au pouvoir des conservateurs.

M. Stewart a également affirmé qu'il n'y avait rien d'inhabituel dans la stratégie des conservateurs, qui envoient leurs candidats assurés d'être réélus dans d'autres comtés, où la lutte est plus serrée.

«Puisque les chances sont très élevées qu'ils soient à nouveau élus ici, les conservateurs ne voient pas un intérêt très grand à utiliser leurs ressources dans la province», a expliqué le politologue.

Selon M. Stewart, MM Harper et Ignatieff devraient faire une apparat ion à Calgary d'ici la fin de la campagne.

À son avis, les leaders ne feraient pas bonne figure s'ils ne s'y présentaient pas au moins une fois, compte-tenu du fait que Calgary est la quatrième ville en importance au pays.