Les libéraux misent gros sur Tout le monde en parle et sur une assemblée publique télévisée à travers le Canada dimanche pour relancer leur campagne, à une semaine du vote.

Dans l'entourage du chef Michael Ignatieff, on affirme que l'enregistrement de l'émission de Guy A. Lepage, jeudi, s'est bien déroulé. Ils estiment que le chef néo-démocrate Jack Layton a pu lui-même profiter de son passage sur le plateau, il y a quelques semaines. Et sans vouloir trop hausser les attentes, ils espèrent pouvoir profiter d'un coup de pouce similaire auprès de l'électorat.

Un message publié par l'animateur sur Twitter vendredi a alimenté leurs espoirs. Les faiseurs d'image libéraux se sont empressés de le relayer. «Michael Ignatieff, sourcils tondus de près, est détendu sur notre plateau. S'il n'a pas convaincu Mme Paillé, il a convaincu Dodo», a écrit M. Lepage.

La comédienne Dominique Michel, l'une des invités, aurait ainsi eu des bons mots pour le chef libéral. Les autres invités incluent le comédien français Pierre Richard, le maire de Québec, Régis Labeaume, et le guitariste légendaire Peter Frampton. L'entourage de M. Ignatieff se croise donc les doigts pour que l'émission attire un bon nombre de télespectateurs et que leur patron y fasse bonne figure- d'autant plus qu'il s'agit du dimanche de Pâques.

«Ce n'est pas simplement une émission qui est importante pour les Québécois. C'est important pour tous les francophones du Canada. C'est un passage obligatoire», avait noté Michael Ignatieff la veille de l'enregistrement.

«C'est une émission qui est presque d'ordre religieux dans certaines communautés. Si on est à Saint-Boniface, ils regardent tous Tout le monde en parle. Si on est à Caraquet, on voit ça», avait-il ajouté.

«J'ai un peu le trac, il faut le dire!»

Il est le dernier chef à participer à la populaire émission avant le vote du 2 mai. Seul Stephen Harper a décliné l'invitation.

Chrétien mercredi

Le même jour, en après-midi, le PLC a acheté du temps d'antenne sur les réseaux Global et CityTV pour diffuser une portion d'une assemblée publique enregistrée mardi dernier en banlieue de Toronto. Ces assemblées publiques sont devenues l'un des traits caractéristiques de la campagne de Michael Ignatieff: il y répond aux questions des gens de l'assistance, partisans libéraux ou non.

La campagne du chef se dirigera par la suite vers l'Ouest canadien pour quelques jours, pour revenir vers l'Est et le Québec à nouveau vers le milieu de la semaine.

Mercredi, vraisemblablement lors d'un grand rassemblement dans les environs de Toronto, l'ancien premier ministre Jean Chrétien viendra leur prêter main-forte, le temps d'un discours.

M. Chrétien n'est pas le seul ancien premier ministre à faire une apparition dans cette campagne. Paul Martin a accompagné Michael Ignatieff à Edmonton et Vancouver il y a quelques jours. Et le Bloc québécois a annoncé que Jacques Parizeau se joindrait à Gilles Duceppe lundi, une présence que Michael Ignatieff interprète comme un signe d' «inquiétude» dans les rangs bloquistes.

«On a arrangé la présence de Jean Chrétien au début de la campagne parce qu'on pensait que ce serait formidable de rappeler aux gens les réalisations importantes de Jean Chrétien et Paul Martin quand ils étaient premiers ministres du Canada. Ils ont fait une bonne chose. Et j'en suis fier», a-t-il justifié de son côté.