La dégringolade du Bloc se confirme dans les sondages, mais Gilles Duceppe, qui ne tient rien pour acquis, veut livrer bataille jusqu'au jour du scrutin. « On va travailler très fort jusqu'au 2 mai », a-t-il dit ce matin lors d'un point de presse, à Montréal.

À Montréal depuis trois jours, Gilles Duceppe ne visite pourtant que des comtés où le Bloc jouit jusqu'à présent de solides assises. Ce matin, c'est aux côtés de Daniel Paillé qu'il a effectué une de ses seules sorties publiques de la journée, au marché Maisonneuve, presque désert en ce mardi matin. En 2008, le Bloc avait emporté la circonscription avec une avance de 13000 voix.

«On sera dans d'autres comtés pour le reste de la campagne, dit-il, affirmant ne pas redouter l'adversité. On a été dans Ahunstic, on sera dans Papineau ce soir, moi je tente de couvrir le plus grand nombre de comtés à Montréal. Et le plus simple est d'être dans le coin. À partir de demain on fait toutes les régions.»

Les appuis du Bloc sont en baisse dans les sondages, et, en dépit du récent recentrage de la campagne de Gilles Duceppe sur la question nationale, la pertinence du Bloc est remise en question. Suzanne Tremblay, qui, pendant 11 ans, a été députée à Ottawa sous la bannière bloquiste, partageait ses doutes avec Vincent Marissal dans La Presse.

Gilles Duceppe s'est pourtant contenté d'exprimer son désaccord avec les propos de Mme Tremblay. «Quand on regarde dans le fond des choses, qui défend les intérêts du Québec ?», a-t-il répondu, reprenant un credo souvent entendu au cours de la campagne.

Peu bavard, Gilles Duceppe a répété ce matin les grandes lignes de sa campagne. Le Bloc a un regard bien différent des trois partis pancanadiens, dit-il, s'appuyant sur des exemples récurrents, comme celui des lignes hydro-électriques de Terre-Neuve.

Le Bloc est-il «passé date» ? Le parti a-t-il vieilli ? Un peu plus véhément, Gilles Duceppe s'oppose à cette analyse. «Absolument pas. La souveraineté n'est pas passée date, la nation québécoise n'est pas passée date, et quand je regarde les trois autres partis qui sont bien plus vieux que nous, ce qui est passé date est de les voir ensemble tous les trois, gauche comme droite, s'opposer à des consensus au Québec. Je pense que nous sommes porteurs d'une idée qui est jeune, et qui est celle de faire du Québec un pays», réplique-t-il.