Pour la deuxième fois de cette campagne électorale, le chef conservateur Stephen Harper a défendu l'industrie controversée de l'amiante chrysotile, malgré le fait qu'un de ses ministres soit atteint d'un cancer lié à l'extraction de ce minerai.

Autrefois une industrie florissante, dont profitait beaucoup le Québec, l'utilisation de l'amiante chrysotile est maintenant interdite dans de nombreux pays, en raison de sa toxicité, l'inhalation des fibres causant différentes formes de cancer.

Mardi, une vingtaine de groupes, dont des organismes de la santé, de l'environnement et des syndicats, ont envoyé une lettre à M. Harper pour l'enjoindre de bannir l'amiante, et cesser de «faire des jeux politiques», avec la vie des gens.

«Les décisions d'intérêt publique doivent se baser sur la science, non pas sur la politique, écrit Christian Simard, directeur général de Nature Québec. La science est incontestable; toutes les formes d'amiante sont mortelles. Il n'y a pas une seule autorité respectée qui soutienne la politique du premier ministre Harper sur l'amiante, qui maintient que son utilisation peut se faire en toute sécurité.»

Mais de passage à Asbestos (qui signifie amiante, en anglais), M. Harper est resté de marbre.

«Je n'ai pas de plan pour changer les lois ici, a-t-il souligné. Le chrysotile est permis à l'international pour l'usage contrôlé et sécuritaire. Il est acheté par plusieurs pays et il y a plusieurs vendeurs.»

Le chef conservateur n'a pas bronché non plus lorsqu'il lui a été rappelé que son ministre sortant des Transports, Chuck Strahl, est atteint d'un cancer du poumon lié à l'exposition à ce minerai.

À Asbestos, la mine Jeffrey emploie actuellement 225 travailleurs saisonniers, mais un plan de relance en collaboration avec le gouvernement du Québec prévoit la création prochaine de 450 emplois permanents.

«Je ne vais jamais permettre une situation où il y aurait de la discrimination contre les compagnies canadiennes dans un marché international», a ajouté M. Harper.

Les conservateurs espèrent, ainsi, par un soutien indéfectible à l'industrie, pouvoir ravir la circonscription de Richmond-Arthabska aux mains du Bloc québécois.

Mais le chef bloquiste, Gilles Duceppe, s'est lui aussi porté à la défense de cette industrie controversée

.