Venu apporter du renfort au Bloc québécois mercredi, le président du Conseil de la souveraineté Gérald Larose a plutôt fait dérailler la campagne bloquiste.



L'ancien responsable syndical s'est excusé d'avoir traité le chef du NPD, Jack Layton, «d'imposteur» et de «crapule» au cours d'une conférence de presse avec des candidats bloquistes de Montréal. M. Larose a aussi comparé les politiciens des autres partis fédéraux à des «crosseurs professionnels».

«S'il (Layton) n'a pas répondu (à la demande du Bloc de clarifier sa position constitutionnelle), ce sera un imposteur et peut-être, je dirais, plus crapuleux, parce qu'il se drape du drapeau du progrès social, a dit Gérald Larose. À mon avis, Jack a des responsabilités plus grandes que les autres, qui ont eu une longue vie pour nous prouver qu'ils sont des crosseurs professionnels. Jack, qui se promène avec sa canne et qui est plutôt sympathique, on va s'attendre à ce qu'il soit vrai.»

Quelques heures plus tard, le président du Conseil de la souveraineté du Québec s'est excusé par le biais dans un communiqué de presse diffusé par le Bloc québécois. «Je regrette sincèrement certains termes inappropriés que j'ai utilisés», a indiqué M. Larose, qui n'a pas fait référence à Jack Layton dans ses excuses. Le NPD n'a pas souhaité réagir aux propos de Gérald Larose. «On ne veut pas s'attaquer aux autres, on veut s'attaquer aux problèmes de la société», a dit le chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair.

S'il s'est dit «surpris» des propos de son allié souverainiste, Gilles Duceppe a rappelé que le chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair, a traité les conservateurs de «crosseurs» à la Chambre des communes l'an dernier. «M. Larose a retiré ses paroles, a-t-il dit. M. Mulcair a utilisé exactement les mêmes termes en Chambre et il s'était aussi excusé. Sur le fond des choses, M. Larose et moi sommes entièrement d'accord. Sur les termes utilisés, c'est une autre affaire.»

Devoir de clarté

À moins d'une semaine du scrutin, Gilles Duceppe a continué de marteler son message: le Bloc québécois est différent des partis pancanadiens.

Tout comme Gérald Larose, Gilles Duceppe a sommé Jack Layton, dorénavant premier dans les sondages au Québec, de dévoiler sa plateforme constitutionnelle. «Jack Layton fait miroiter l'ouverture possible de négociations constitutionnelles. Il a le devoir d'être clair. Il doit nous dire comment et sur quelles bases il veut réintégrer le Québec dans la Constitution», a dit M. Duceppe.

Le chef du NPD n'a précisé ni quand il lancerait une nouvelle ronde de discussions constitutionnelles, ni ce qu'il pourrait consentir au Québec. «Nous partageons le concept d'un Canada et d'un Québec forts», a dit M. Layton, mercredi à Winnipeg.

Ces explications sont insuffisantes pour le chef du Bloc québécois. «Il se promène au Canada en disant "Faites-vous-en pas, je leur ai dit ça, mais il n'y aura rien." Et au Québec, il dit que ça va changer. Qu'est-ce qui va changer? Je suis clair, je veux que les autres le soient aussi», dit M. Duceppe.

- Avec la collaboration de Paul Journet