Soirée électorale aux allures funestes pour le Bloc québécois, qui est passé de 47 à 4 députés. N'ayant pas échappé à la vague néo-démocrate, Gilles Duceppe a démissionné comme chef du Bloc québécois après avoir été battu dans sa propre circonscription.

«Je vous quitte mais d'autres suivront jusqu'à ce que le Québec devienne un pays», a dit Gilles Duceppe aux militants bloquistes en annonçant sa démission comme chef du parti.

Gilles Duceppe «assume la responsabilité» de la cuisante défaite électorale de son parti dont la survie est maintenant en jeu. Le Bloc perd son statut de parti officiel à la Chambre des communes et doit se trouver un nouveau chef.

«Le Bloc a remporté six victoires consécutives au Québec. Cette fois, les Québécois ont  voulu essayer autre chose, donner une dernière chance à un parti fédéraliste», a dit Gilles Duceppe à ses militants réunis au Théâtre Telus, situé dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie qu'il représentait depuis 1990. Il a perdu par environ 4800 voix devant la candidate néo-démocrate Hélène Laverdière.

Dans un discours interrompu par les applaudissements nourris de ses militants, Gilles Duceppe a pris soin de souligner que «les libéraux et les conservateurs ont aussi été rejetés par les Québécois». Quant au NPD, il a maintenant la responsabilité de respecter ses promesses d'ouverture constitutionnelle face au Québec, selon l'ex-chef bloquiste. «M. Layton a promis de monter beaucoup d'ouverture pour le Québec. Les Québécois sont en droit de s'attendre à des résultats et des changements. Toute avancée pour le Québec sera la bienvenue», dit M. Duceppe qui dirigeait le Bloc depuis 1997.

Le ténor souverainiste a remercié ses 75 candidats, dont seulement quatre ont été élus: Jean-François Fortin dans Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, André Bellavance dans Richmond-Arthabaska, Louis Plamondon dans Bas-Richelieu-Nicolet-Bécancour (Centre-du-Québec) et Maria Mourani dans Ahuntsic.

«Toute nation trouve toujours la force pour s'affirmer pleinement. Pour le Québec, ça veut dire un pays libre», a dit Gilles Duceppe pour conclure son dernier discours comme chef du Bloc québécois. Il a ensuite quitté la scène sous les applaudissements nourris de ses militants, qui scandaient le traditionnel «On veut un pays!».

Avec quatre sièges, le Bloc québécois passe de premier à quatrième parti fédéral en importance au Québec. Depuis sa fondation en 1991, le parti souverainiste avait toujours obtenu la majorité (38) des députés fédéraux au Québec lors d'une élection générale.

Au scrutin universel, le Bloc a aussi obtenu le plus faible résultat de son histoire, 23% des votes au Québec, comparativement à 38 aux élections de 2008. Le Bloc se classe néanmoins deuxième dans la province à ce chapitre devant le PCC (17%) et le PLC (14%).

Comme il n'a pas 12 députés, le Bloc québécois perd son statut de parti officiel à la Chambre des communes, statut qui lui conférait auparavant un droit de parole minimal et un budget de recherche.

Photo: Patrick Sanfaçon, La Presse

Des militants du Bloc, réunis à Montréal, affichent une mine triste en apprenant les résultats.