Le Parti conservateur (PCC) a réussi une percée majeure dans la grande région de Toronto.

Dans l'espoir de former enfin un gouvernement majoritaire, les conservateurs ont tout fait pour gagner le vote des nombreux immigrés concentrés en banlieue de la Ville reine. Ils ont finalement dépassé leurs espérances et pénétré jusqu'au coeur de la métropole ontarienne, en ravissant plus d'une demi-douzaine de sièges aux libéraux.

Ces derniers ont par ailleurs perdu trois sièges du centre-ville (Parkdale-High Park, Beaches-East York et Davenport) au profit des néo-démocrates.

En 2008 déjà, quatre conservateurs étaient parvenus à déloger des libéraux qui semblaient quasi invincibles, et tous ont conservé ces sièges hier:

> Julian Fantino, ex-chef de police vedette et ministre des Aînés, dans Vaughan.

> Paul Calandra, dans Oak-Ridges Markham.

> Peter Kent, ministre de l'Environnement, dans Thornhill.

> Bob Dechert dans Mississauga-Erindale.

À l'ouest de la métropole ontarienne, zone du fameux indicatif régional 905, le conservateur Dans le même secteur, la libérale Ruby Dhalla traînait hier soir derrière le conservateur Parm Gill. Seulement 773 votes les séparaient en 2008 et par la suite, Mme Dhalla a été éclaboussée lorsque d'anciennes aides domestiques ont dit avoir été maltraitées par sa famille.

Dans Brampton Ouest, le conservateur Kyle Seeback était en voie de l'emporter après avoir perdu par seulement 231 voix en 2008.

Autre gain conservateur: la circonscription de Richmond Hill, officiellement ciblée par le Parti conservateur, alors que le libéral Bryon Wilfert représentait la circonscription depuis des années et détenait une avance confortable de 5000 voix en 2008.

À l'est de Toronto, le conservateur Chris Alexander, un ancien diplomate, semblait en voie de gagner Ajax-Pickering.

Les conservateurs semblaient même sur le point de ravir des circonscriptions au centre de Toronto. Dans Eglinton-Lawrence, le libéral et ancien ministre Joe Volpe était en difficulté, alors qu'il est en poste depuis 23 ans.

Dans York-Centre, la visite de Jean Chrétien et Michael Ignatieff n'a peut-être pas suffi à sauver le libéral Ken Dryden, ancien gardien de but étoile de la Ligue nationale de hockey. Le conservateur Mark Adler était en avance. Selon les analystes, l'appui du PCC à Israël a pu séduire les électeurs de religion juive.

Dans Don Valley Ouest, le libéral Rob Oliphant, un ancien pasteur, traînait derrière le conservateur John Carmichael, concessionnaire automobile.

Même si on l'a accusée d'outrage au Parlement cette année, la conservatrice Bev Oda a par ailleurs été réélue dans Durham.

Sans surprise, le couple formé par le chef du NPD Jack Layton et par son épouse Olivia Chow a aussi été réélu - lui dans Toronto-Danforth et elle dans Trinity-Spadina.

Tout au long de la campagne, le premier ministre sortant Stephen Harper a multiplié les apparitions et les promesses dans plusieurs circonscriptions-clés, presque toutes multiethniques. Son parti a aussi saturé les médias ethniques locaux de messages publicitaires. La moitié des résidants de la grande région de Toronto sont nés à l'étranger, ce qui en fait une ville plus multiethnique que Miami, Los Angeles ou New York. Exposée dans un document interne, cette stratégie a fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs analystes ont affirmé qu'il était condescendant et manipulateur de jouer ainsi sur la différence, alors que les conservateurs prônent l'intégration le reste du temps. D'autres les ont plutôt jugés très habiles.

-   Avec le Toronto Star