Malgré une débâcle électorale, le Bloc québécois survivra, selon la députée Maria Mourani, l'une des quatre bloquistes qui ont survécu à la vague néo-démocrate de lundi soir. «Ce n'est pas la fin du Bloc, dit-elle. Il y a 24% des gens qui ont voté pour nous. On a quatre ans pour se restructurer et revenir en force.»

Le Bloc québécois est passé lundi soir de 47 à 4 députés, perdant au passage son chef, Gilles Duceppe, qui a démissionné après sa défaite dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie. Qui lui succédera à la tête du parti souverainiste? Malgré sa vaste expérience parlementaire, le doyen de la Chambre des communes, Louis Plamondon, élu pour la première fois en 1984 et l'un des membres fondateurs du Bloc en 1991, ne tentera pas sa chance. «Ce n'est pas dans mes plans», dit M. Plamondon, président du caucus bloquiste depuis 2004.

Députée d'Ahuntsic depuis 2006, Maria Mourani n'a pas voulu annoncer ses couleurs. «Je ne suis pas à cette étape-là, dit-elle. Tout ce à quoi on pense actuellement, c'est à se retrouver ensemble et comprendre le message des Québécois. On est des bloquistes, on va s'unir, on va être quatre députés à représenter le Québec.»

Les deux autres députés bloquistes, André Bellavance et Jean-François Fortin, n'ont pas répondu aux demandes d'entrevue de La Presse. «On a mangé une volée», a dit M. Bellavance, député de Richmond-Arthabaska depuis 2006, au magazine agricole La Terre de chez nous. Ancien maire de Sainte-Flavie, dans le Bas-Saint-Laurent, M. Fortin était professeur de sciences politiques au cégep de Rimouski avant d'être élu pour la première fois, lundi soir.

Le prochain chef du Bloc ne doit pas nécessairement être l'un de ses quatre députés, prévient Louis Plamondon.

Les 4 députés du Bloc se réuniront au milieu de la semaine prochaine avec les 71 candidats défaits lundi, dont Gilles Duceppe, qui dirigeait le parti depuis 1997. «Trouver le chef ne sera même pas une priorité, dit Louis Plamondon. On doit faire le bilan, diminuer la machine administrative et laisser retomber la poussière. On en a pour quatre ans. On va regarder aller ça.»

En annonçant sa démission, lundi soir, Gilles Duceppe a demandé aux instances du parti de se réunir rapidement afin d'organiser la course à sa succession. Les statuts du Bloc québécois prévoient que le Bureau national du parti doit le faire «au moment opportun» après la démission du chef.

Contrairement aux autres chefs de parti, Gilles Duceppe n'a pas fait le bilan de sa campagne, hier. Le Bloc québécois a plutôt envoyé un communiqué de presse. «Le Bloc québécois a récolté près de 24% du vote populaire au Québec. Notre parti demeure donc un outil politique important», a indiqué la vice-présidente du Bloc, Vivian Barbot, battue lundi par le libéral Justin Trudeau dans Papineau. Plusieurs ténors bloquistes, comme Pierre Paquette, Bernard Bigras et Christiane Gagnon, ont préféré vivre leur lendemain de défaite loin des médias, hier.