À 19 ans, Pierre-Luc Dusseault a vécu lundi ses premières élections comme citoyen, et sa première victoire, comme candidat du NPD à Sherbrooke. Un véritable tour de force pour le plus jeune député jamais élu à Ottawa qui a réussi à déloger Serge Cardin d'une circonscription bloquiste, réputée imprenable.

Sa victoire a beau ne pas le prendre au dépourvu, Pierre-Luc Dusseault sent que sa vie va changer «du tout au tout». Cet étudiant en sciences politiques n'était qu'un illustre inconnu, et l'adversaire donné perdant d'un député rodé du Bloc, il y a deux jours encore.

Au lendemain du raz-de-marée orange, Pierre-Luc Dusseault est toutefois loin de se pincer pour croire à sa veine. Le jeune député a senti, sur le terrain, monter l'enthousiasme des Sherbrookois pour le NPD.

Son admiration pour Jack Layton remonte à son enfance, mais il admet qu'il n'était alors «pas nécessairement très au fait» de la politique fédérale quand «Jack» est devenu le chef du NPD, en 2003. Mais il ne se voit pas comme un débutant. Loin de là. Non seulement a-t-il toujours travaillé - son profil LinkedIn fait état d'un poste de préposé dans un club de golf -, mais il préside l'association de circonscription du NPD dans Sherbrooke et a fondé la branche du NPD à l'Université de Sherbrooke l'an dernier.

Ni son manque d'expérience, ni celui de certains nouveaux élus du NPD ne l'inquiètent. «Les gens savaient pour qui ils votaient, c'est un choix démocratique, répond-il. Évidemment, j'ai des choses à apprendre, comme tous les politiciens. Mais j'ai confiance. J'ai une crainte de ne pas être à la hauteur, mais en quatre ans, ça va aller de mieux en mieux.»

Au cours de l'entrevue, le nouveau député aura un oeil sur l'écran cathodique, et s'éloignera très peu d'un discours rodé, paradoxalement dénué de spontanéité pour un nouveau venu en politique. Il l'admet, il suit les conseils du NPD «de toujours répéter le même message pour que ça passe».