Le Parti conservateur est le seul grand parti fédéral à n'avoir pas répondu au questionnaire que les grands groupes écologistes leur a fait parvenir dans le cadre de la campagne.

«C'est choquant parce que c'est ignorer des valeurs qui rejoignent beaucoup de citoyens, à gauche comme à droite», a affirmé Christian Simard, de Nature Québec, au moment de faire part des réponses au questionnaire hier matin en conférence de presse.

«C'est irresponsable aussi quand on voit la direction que prend l'économie mondiale par rapport aux énergies vertes, a ajouté Steven Guilbeault, d'Équiterre. En 2008 et 2009, pour la première fois de l'histoire récente, il y a plus d'investissements dans la production d'énergie verte que dans les installations utilisant des carburants fossiles.»

Le questionnaire des groupes écologistes pose des questions précises sur 10 grands enjeux environnementaux.

Parmi les quatre partis qui ont répondu, le Parti vert et le NPD ont pris des engagements précis sur tous les enjeux.

Le Parti libéral a refusé de prendre un engagement précis à l'égard de la protection des Grands Lacs et du Saint-Laurent, se référant à son projet plus général de stratégie nationale sur l'eau douce.

Compétences provinciales

De son côté, le Bloc québécois a invoqué le respect des compétences provinciales pour ne pas exiger du gouvernement fédéral qu'il impose des normes plus sévères à l'industrie des sables bitumineux et qu'il s'implique dans la création d'aires protégées.

Sur tous les autres sujets, les partis fédéraux sont unanimes, quoique leurs engagements puissent varier.

Ils sont tous d'accord pour lutter contre les changements climatiques en imposant des cibles précises de réduction des gaz à effet de serre (GES) pour 2020 et 2050.

Mais seul le Parti vert prône une taxe sur le carbone. Les trois autres (BQ, PLQ et NPD) favorisent un plafonnement avec un système d'échanges de droits d'émission.

C'est un impact de la dernière campagne fédérale, où le PLC sous Stéphane Dion avait soutenu l'idée d'une taxe sur le carbone, pour se faire descendre en flammes, ont noté les deux porte-parole environnementalistes.

De son côté, le Parti conservateur est «revenu sur sa promesse de mettre un prix sur le carbone», a dit M. Guilbeault, en rappelant les annonces et promesses conservatrices en ce sens, en 2007, 2008 et 2009, ainsi que la volte-face à ce sujet du ministre de l'Environnement, John Baird, il y a deux semaines.

Sur les autres enjeux, tous les partis sont d'accord pour encourager les énergies vertes, investir dans les transports en commun, interdire les pétroliers géants sur la côte Ouest, créer plus d'aires protégées marines et réformer la Loi sur les produits dangereux afin de mieux protéger les consommateurs.

Le questionnaire n'abordait pas des questions d'actualité comme le soutien fédéral à l'énergie nucléaire ou les forages pétroliers en haute mer.