Parce qu'il estime maintenant avoir des chances de remporter la course à la mairie, Richard Bergeron craint pour sa sécurité. Pendant que le scandale emportait le numéro 2 de Vision Montréal, Benoit Labonté, hier, le chef de Projet Montréal a appelé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour lui demander sa protection.

Le sondage Angus Reid Strategies publié aujourd'hui dans La Presse place le candidat à la troisième place avec 23% des appuis (voir autre texte en page A6). Mais Richard Bergeron croit avoir gagné du galon. Le principal parti de l'opposition tombé en disgrâce avec le départ de son numéro 2, le chef de Projet Montréal croit désormais que ses troupes ont de réelles chances de gagner le scrutin du 1er novembre.

 

«Je ne veux pas que, par naïveté ou par insouciance, je mette en cause la sécurité de ma famille, a indiqué M. Bergeron. Tout le monde sait où j'habite.»

Le chef de Projet Montréal précise qu'il n'a pas reçu de menaces. Il a toutefois rencontré l'ex-chef de police et candidat à la mairie Jacques Duchesneau durant l'été. Celui-ci l'a alors prévenu que sa sécurité pourrait être compromise s'il devait gagner.

«Il m'a dit attention, a confié le candidat. À partir du moment où je me rapproche du pouvoir, ça va devenir dangereux physiquement pour moi et ma famille. Je prenais ça avec un grain de sel jusqu'à aujourd'hui.»

Richard Bergeron affirme que des «réseaux» ont investi des milliers, voire des millions pour que les deux principaux partis prennent le pouvoir aux élections du 1er novembre.

«Ces réseaux, la dernière chose qu'ils veulent, c'est que quelqu'un comme moi arrive au pouvoir», a-t-il dit.

«Le SPVM est en contact avec le bureau de M. Bergeron», a confirmé son porte-parole, André Leclerc. Il n'a toutefois pas été en mesure d'en dire davantage sur les mesures qui seront prises par la police.

Joint par La Presse, Jacques Duchesneau a confirmé que des «gens honnêtes» courent des risques à briguer la mairie.

«Beaucoup de mes candidats ont marché dans leurs petits souliers pendant la campagne de 1998, a-t-il expliqué. Et aujourd'hui, je vois que ça n'a pas changé.»