Je veux être et je serai la mairesse de tous les Montréalais, a assuré hier Louise Harel, la candidate à la mairie de Vision Montréal, en faisant le point sur la campagne électorale en compagnie de ses candidats.

«Ni moi, ni vous, ni aucun Montréalais ne s'attendait à une telle campagne électorale, l'équivalent d'une téléréalité. Je savais que ma candidature menacerait des intérêts, mais à ce point-là...»

 

Mme Harel a entrepris l'avant-dernière journée avant le vote, hier, en accordant une entrevue à l'émission Daybreak, sur les ondes de la radio de langue anglaise de Radio-Canada. À 11h, elle a ouvert sa conférence de presse en mentionnant qu'en 28 ans de vie politique, elle avait vu peu d'élections aussi importantes. Puis, elle a répété qu'elle entend nommer un commissaire à l'éthique si elle est portée au pouvoir demain soir. «Je vais aussi réclamer du gouvernement une commission d'enquête publique pour faire la lumière sur les scandales. L'enquête policière est nécessaire pour faire la lumière sur le passé, mais il faut démanteler le système qui a conduit à toutes ces enquêtes.»

Selon Mme Harel, les électeurs qui voteront pour le maire sortant Gérald Tremblay se prononceront en faveur du «statu quo», alors que ceux qui choisiront de porter au pouvoir Richard Bergeron voteront pour un saut «dans l'inconnu».

En réaction au sondage Angus Reid-La Presse qui place à égalité les trois candidats à la mairie (Harel 34%, Bergeron 32%, Tremblay 30%), l'ancienne ministre des Affaires municipales a rejeté l'idée de former une alliance avec Projet Montréal.

«Richard Bergeron a mené une campagne one-man show. Il n'a pas présenté son équipe. Et la seule personnalité de sa campagne a été le juge John Gomery, qui n'est même pas candidat. Je suis incorruptible, nous réussirons face à des lobbies puissants.»

En appui à Mme Harel, Pierre Lampron, son nouveau bras droit depuis le départ de Benoit Labonté dans la controverse, a ajouté que contrairement à Richard Bergeron, l'ancienne ministre a «le leadership et le courage nécessaires». Les candidats ont applaudi quand il a ajouté que pour diriger Montréal, il faut «une équipe».

Après le point de presse, Mme Harel s'est rendue à Pointe-aux-Trembles, au centre Mainbourg, où l'on trouve plusieurs organismes, des logements subventionnés et un centre de la petite enfance. Elle a visité des gens qui jouaient au bingo et à la pétanque avec l'équipe des candidats. Sans oublier un passage dans une résidence pour personnes âgées, en fin de journée.

Pas de crainte de diviser le vote

De son côté, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a réagi au sondage Angus Reid-La Presse, à 13h, devant une cinquantaine de partisans réunis pour un brunch dans un local électoral de la rue Ontario, en disant qu'il ne craint pas de diviser le vote au profit de l'un de ses adversaires.

«Ce n'est pas comme cela que l'on gère la question à Projet Montréal, c'est une vieille manière de faire de la politique», a-t-il dit.

Avec 32% des intentions de vote, Richard Bergeron semblait flotter sur un nuage. «Notre parti correspond aux attentes de la population. Ce n'est que justice aujourd'hui que nous soyons à quelques jours d'une victoire qui devient probable», a-t-il déclaré.

Hormis des entrevues dans d'autres médias pour commenter une augmentation possible du fardeau foncier de 16% au cours des quatre prochaines années, dans le cas d'une réélection, Gérald Tremblay n'a pas eu d'activités publiques hier. Et il n'a pas donné suite à une demande d'entrevue de La Presse.