Pour stimuler l'économie et protéger le pouvoir d'achat des consommateurs, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a présenté aujourd'hui un plan d'action de plus de 600 millions de dollars.

Elle propose entre autres de verser un chèque de 200$ aux familles à faible revenu, d'accorder une aide aux propriétaires de maison de la classe moyenne, de bonifier les garanties de prêts aux entreprises et de créer un fonds d'investissement stratégique géré par la Caisse de dépôt et de placement.Pour financer ces mesures, Pauline Marois cesserait les paiements au Fonds des générations pour une période d'un an, ce qui permettrait de récupérer 400 millions de dollars. Ce fonds, créé par le gouvernement Charest, sert à rembourser la dette.

Elle cognerait également à la porte d'Ottawa, qui n'a pas versé la somme de 435 millions de dollars à Québec en guise d'indemnisation à la suite de la crise du verglas. «Charest s'est traîné les pieds dans ce dossier. On va aller chercher notre fric!», a-t-elle lancé.

Les mesures contenues dans son plan sont les suivantes :

- Bonification des programmes de formation de la main d'oeuvre, surtout pour les travailleurs qui ont perdu leur emploi;

- Pour les ménages de la classe moyenne, dont les revenus ne dépassent pas 150 000$, création d'un crédit d'impôt non remboursable équivalent à 20% du premier 5000$ d'intérêt annuel payable sur une hypothèse d'une résidence principale. Le bénéficiaire rembourserait à l'État l'aide reçue au moment de la vente de la maison;

- Versement d'une aide exceptionnelle de 200$ aux 2,1 millions de prestataires du crédit d'impôt pour la TVQ. Les 400 millions provenant de l'annulation des paiements au Fonds des générations permettraient de financer cette mesure;

- Report de deux ans de la conversion d'un REER en rente imposable (l'âge obligatoire de la conversion passerait de 71 à 73 ans). Plus de 100 000 personnes en bénéficieraient;

- Bonification des programmes de garantie de prêt pour les entreprises. Investissement Québec et la SODEC seraient dans le coup;

- Création d'un fonds d'investissement stratégique qui serait géré par la Caisse de dépôt et destiné à appuyer les entreprises québécoises seulement. La Caisse constituerait le fonds en prenant 5% de son actif, donc environ 10 milliards de dollars. Le fonds aurait une durée de sept ans. Québec pourrait aussi contribuer au fonds;

- Hausse du plafond d'investissements admissibles des fonds fiscalisés, comme le fonds FTQ, afin de leur permettre d'investir dans des entreprises québécoises qui possèdent une capitalisation maximale d'un milliard de dollars.

Pour Pauline Marois, ce sont des mesures «réalistes» et, dans certains cas, «peu coûteuses». Elles permettraient au Québec de «faire une transition vers la reprise économique», a-t-elle indiqué.

Si le PQ est porté au pouvoir, Pauline Marois promet de maintenir le déficit zéro. Elle accuse le premier ministre Jean Charest d'avoir créé un trou de 2,3 milliards de dollars cette année, l'équivalent de sa réverse budgétaire. Elle a rappelé que, selon le Vérificateur général, le Québec a un déficit accumulé de 5,8 milliards au 31 mars 2007. «M. Charest a laissé les finances publiques dans un état déplorable», a-t-elle affirmé.

La chef péquiste ne compte pas résorber tout le déficit accumulé durant un éventuel mandat. Elle envisage plutôt de le transférer à la dette. Selon elle, effacer 5,8 milliards de déficit exigerait trop de sacrifices.

Comme Mario Dumont, elle a envoyé une lettre au Vérificateur général, Renaud Lachance, pour lui demander de rendre public son rapport sur les états financiers 2007-08 afin de faire la lumière sur l'état des coffres du Québec. M. Lachance ne peut dévoiler son rapport parce que le gouvernement refuse de déposer ses états financiers.

Si M. Charest n'a rien à cacher, il devrait accepter de dévoiler tous les chiffres, a souligné Pauline Marois.