Le dossier du CHUM est revenu s'immiscer dans la campagne électorale de Jean Charest, hier. Le premier ministre a dû se porter à la défense des récentes modifications apportées au projet, qui feront grimper sa facture de 200 millions de dollars.

Selon Jean Charest, les coûts supplémentaires associés à la démolition de l'hôpital Saint-Luc et les ajouts annoncés à la veille du déclenchement de la campagne sont «normaux». Les dépassements de coûts font «partie de ce qu'on vit quand on a des projets de cette envergure-là», a-t-il dit.«Il va toujours y avoir des ajustements en cours de route. Un mégaprojet a toujours ce type d'imprévus», a prévenu le chef libéral. Jean Charest n'a d'ailleurs pas fermé la porte à d'autres dépassements de coûts. Selon les estimations gouvernementales, le budget du projet atteindrait maintenant 1,7 milliard au lieu du milliard et demi annoncé plus tôt cette année. En 2005, on évaluait le projet à 1,1 milliard. La démolition de l'hôpital Saint-Luc coûterait à elle seule 80 millions.

«C'est un mégaprojet, le projet du CHUM, comme celui du CUSM et celui de Sainte-Justine. Dans le cas du CHUM, on va démolir Saint-Luc parce que c'est plus simple de démolir cette partie du bâtiment que d'essayer de la refaire», a souligné M. Charest, de passage à Champlain, en Mauricie.

Ses adversaires adéquistes et péquistes, qui avaient la veille remis en question l'emplacement du futur CHUM, ont vite tenté de tirer profit de cette nouvelle, publiée hier dans Le Devoir.

«Les nouveaux 200 millions d'investissements, ce n'est pas pour acheter de l'équipement technique, ce n'est pas pour avoir plus de salles d'opération, ce n'est pas pour avoir de nouveaux laboratoires qui vont empêcher nos meilleurs cerveaux d'aller travailler aux États-Unis ou en Ontario. C'est pour démolir un hôpital», a ironisé le chef de l'ADQ, Mario Dumont, lors d'un point de presse à Québec.

Pauline Marois a reproché au premier ministre sa mauvaise gestion. «Le dossier est assez nébuleux. Un jour on nous dit que tout est attaché, que c'est parfait, et le lendemain, on dit: on s'est trompé sur le nombre de lits, le nombre de salles, les stationnements...»

«Je trouve inimaginable comment ce gouvernement agit dans le dossier du CHUM, a-t-elle ajouté. M. Charest avait pris l'engagement que ça rentrerait dans les coûts prévus. Il ne le respecte pas.»

Avec Martin Croteau et Tommy Chouinard