Le chanteur des défunts B.B., Patrick Bourgeois, s'est dit «fâché» que sa chanson Snob ait servi de trame musicale pour ridiculiser Pauline Marois sur le site de l'ADQ.

«Ça me fâche de ne pas avoir été consulté, a-t-il confié à La Presse, hier. Les B.B., c'était de l'entertainment, pas un groupe à vocation politique.»«Du point de vue du droit d'auteur, ça leur aurait pris une entente avec nous, et il n'y en a pas eu du tout. Mais que voulez-vous qu'on fasse ? YouTube, c'est aussi ça : n'importe qui fait n'importe quoi sans se soucier des droits d'auteur», a ajouté le chanteur.

Le parti de Mario Dumont assure n'avoir que créé un lien vers le clip, qui a plutôt été produit et mis en ligne par un utilisateur anonyme pro-adéquiste très actif utilisant le pseudonyme «Bleu Québec». Celui-ci anime des profils dans plusieurs médias sociaux sur l'internet, dont Flickr, YouTube, Twitter et sur le blogue Bleuquebec.blogspot.com. L'utilisateur, qui n'a pas répondu à une demande d'entrevue par courriel envoyée la semaine dernière par La Presse, fait beaucoup d'efforts pour effacer les traces qu'il laisse sur la Toile.

Dans la blogosphère, plusieurs blogueurs souverainistes ont maintes fois avancé que «Bleu Québec» est en fait l'oeuvre de l'adéquiste Pierre Morin, directeur de cabinet du troisième vice-président de l'Assemblée nationale, qui a animé un blogue cinglant sous le pseudonyme MisterP lors de la campagne électorale de 2007.

Joint hier, M. Morin a cependant assuré ne pas en être l'auteur. «Je suis très flatté qu'on pense que c'est moi, mais si je faisais le décompte de tous les blogues que les péquistes me soupçonnent d'animer en cachette, je serais derrière une quarantaine au total, a-t-il commenté. Où trouverais-je le temps d'animer 40 blogues ?»

Selon le Directeur général des élections, le clip est conforme du point de vue de la loi. L'organisme permet aux simples citoyens de diffuser des informations partisanes à leur guise sur YouTube, dans la mesure où la création des clips n'engendre pas de frais de production. «En apparence, il n'y a pas de coûts dans ce clip», a indiqué la porte-parole Cynthia Gagnon. Quant à l'utilisation illégitime de droits d'auteur, «ce n'est pas quelque chose que nous surveillons», a-t-elle ajouté.