Isolé au terme de quatre séances de négociations, le PLQ va faire une contre-proposition aujourd'hui au consortium des diffuseurs pour le débat télévisé des chefs.

Les deux autres partis et le consortium attendent depuis dimanche soir des nouvelles des libéraux, seuls à s'opposer à un débat calqué sur celui qui a eu lieu, cet automne, durant la campagne électorale fédérale. Le PLQ ne fermera pas la porte au format fédéral, mais tient à ce qu'il puisse y avoir des échanges directs «un contre un» entre les chefs, a appris La Presse.«On a toujours espoir de trouver un terrain d'entente, mais les membres du consortium tiennent à un renouvellement de la formule du débat», d'expliquer hier Denis Pellerin, porte-parole du regroupement des diffuseurs (Radio-Canada, TVA et Télé-Québec).

«On va tenter de ramener les parties à la table, mais on a fait face à une position qui était ferme», a-t-il rappelé. Dimanche soir, le négociateur du PLQ, Me Pierre Pilote avait refusé de poursuivre la discussion avec les deux autres partis et les diffuseurs qui s'entendaient sur un format pour le débat prévu pour le 25 novembre, au Parlement comme en 2007.

Les libéraux tenaient à ce qu'il y ait des échanges un à un, entre les chefs, ce qui pourrait être conciliable avec le désir des réseaux d'arriver à une formule plus intéressante pour les auditeurs.

«Ce que j'ai vu du débat au fédéral, c'était chaotique, et je ne pense pas que les gens en retirent autant qu'ils auraient pu», a déclaré hier le chef libéral. Mais clairement M. Charest ne voulait pas donner l'impression que les libéraux refuseraient le débat. «Je veux un débat. C'est important qu'il y en ait un. C'est important un débat qui nous permette d'exprimer nos idées, pas une cacophonie.»

Si les partis ne s'entendent pas avec les télédiffuseurs, il sera toujours possible de tenir quand même le débat, laissent entendre les libéraux, par exemple, sur le canal de l'Assemblée nationale, qui est disponible sur le câble.

Hier la chef péquiste Pauline Marois tournait ce scénario en ridicule. «Jean Charest a proposé un débat sur le canal de l'Assemblée nationale... Il avait juste à rester à l'Assemblée nationale et à ne pas aller en élections, il l'aurait eu son débat», a-t-elle lancé hier soir, à Mascouche.

«Nous souhaitons un débat. Le consortium nous a proposé un débat qui nous convient parfaitement. Dans le fond, c'est M. Charest qui devrait cesser d'être arrogant et accepter ce que les deux autres partis ont largement appuyé», de poursuivre la chef péquiste.

Le chef adéquiste Mario Dumont blâmait hier les libéraux pour les difficiles pourparlers entourant le débat. De passage à Gatineau, il a affirmé que l'«arrogance» et le «cynisme» du PLQ sont à l'origine du blocage.

Débat à trois seulement

Par ailleurs, le consortium a indiqué dimanche soir que seul un débat à trois partis serait possible, coupant court aux aspirations de Québec solidaire (QS) et du Parti vert du Québec qui souhaitaient obtenir leur laissez-passer. «C'est une décision complètement antidémocratique», a réagi la porte-parole de QS, Françoise David. Elle invite les citoyens à manifester leur désaccord sur le site debatpourtous.net, qui est en ligne depuis hier.

Avec la collaboration de Malorie Beauchemin, Martin Croteauet Tommy Chouinard