Les Québécois sont mécontents. Ils n'avaient pas envie de se retrouver à nouveau en campagne électorale. Pas moins des trois quarts des gens sont en désaccord avec la décision de Jean Charest.

Ils n'ont pas pour autant l'intention de le «punir» comme l'a réclamé Mario Dumont cette semaine (les libéraux bénéficient d'une confortable avance), mais la grogne devant le retour des pancartes n'a pas diminué depuis un mois, au contraire.

 

En octobre, CROP avait observé que 70% des électeurs étaient opposés à des élections hâtives. La semaine dernière, ils étaient 73% à les désapprouver, et 44% des gens étaient «tout à fait en désaccord» avec la décision de Jean Charest. Par comparaison, seulement 5% des gens sont «tout à fait d'accord» avec l'appel aux urnes.

Même les électeurs libéraux sont mécontents de cette décision, observe Claude Gauthier, vice-président de CROP. Ainsi, 55% des électeurs libéraux sont opposés aux élections, et 43% sont en faveur. Chez les supporters des autres partis, on est, c'est prévisible, massivement opposé à la tenue d'élections.

Les électeurs comptent bien ne plus se faire prendre à voter tous les deux ans. Ils souhaitent massivement l'élection d'un gouvernement majoritaire le 8 décembre. Ainsi, 64% des gens veulent une claire majorité pour le vainqueur, contre 28% qui aimeraient envoyer à l'Assemblée nationale un gouvernement plus vulnérable. «Par là, les gens nous disent: Pas encore d'autres élections!» résume Claude Gauthier.

Au surplus, les Québécois sont, comme jamais, indifférents à la campagne électorale. Aux élections de 2003 et 2007, en début de campagne, on avait sondé l'intérêt de la population. Chaque fois, une personne sur deux se disait «peu ou pas du tout» intéressée à la campagne électorale. Cette fois, on atteint 62% de «désintéressés». Seulement 10% des gens se disent «très ou assez» intéressés, et 26% ne sont «pas du tout» intéressés par la campagne.