Mario Dumont somme ses adversaires de révéler où ils trouveront les milliards de dollars qu'ils promettent de faire pleuvoir sur la province. Le chef de l'ADQ les accuse de faire campagne aux dépens des générations futures en formulant des promesses électorales coûteuses en pleine période d'instabilité économique.

«Je ne peux pas m'empêcher d'inviter tout le monde à retourner faire ses devoirs et à renoncer au retour à un niveau d'endettement qui a déjà handicapé l'avenir de nos enfants», a-t-il affirmé hier à Québec.«Je ne pense pas que les Québécois veuillent une campagne électorale où c'est l'endettement qui va financer les promesses», a-t-il ajouté.

L'Action démocratique est le seul des trois partis à avoir dévoilé son cadre financier, fait valoir M. Dumont. La semaine dernière, l'ADQ a annoncé qu'elle sabrerait un milliard dans les subventions versées aux entreprises, qu'elle économiserait la même somme en réduisant la taille de l'État et qu'elle privatiserait une partie d'Hydro-Québec.

Avec cet argent, l'ADQ promet d'accorder un milliard à la classe moyenne sous forme de crédits d'impôt sur les intérêts hypothécaires, en plus de verser aux familles 100$ par semaine pour chaque enfant qui ne fréquente pas une garderie subventionnée. Un gouvernement adéquiste verserait aussi 340 millions aux aidants naturels.

Les péquistes et les libéraux se comportent comme des «vendeurs d'illusions», dénonce Mario Dumont, qui croit que son parti est plus réaliste: «Pour chaque piastre qu'on a promis de réinvestir, on a dit aux Québécois où on allait la prendre.»

«Les libéraux, en quatre jours, se sont approchés de 10 milliards de promesses, a-t-il déploré. C'est de la dette, ça. C'est le retour aux déficits, c'est le retour à l'endettement massif.»

Réduire le décrochage

Par ailleurs, un gouvernement adéquiste réduira le décrochage scolaire de moitié en un seul mandat, a promis Mario Dumont. «L'objectif que je fixe: que le taux de décrochage scolaire au Québec descende sous la barre des 10%. Je veux que le décrochage pour l'ensemble des enfants baisse sous la barre des 10% et que le décrochage chez les garçons passe sous la barre des 15%.»

Selon les dernières données du ministère de l'Éducation, publiées en 2005-2006, 24% des élèves quittent le secondaire sans diplôme. La proportion est encore plus élevée chez les garçons: 30%.

Interrogé sur les moyens qu'il entend déployer pour réaliser son ambitieuse promesse, M. Dumont répond que son programme contient 15 mesures pour contrer le décrochage.

Dans un long discours prononcé devant 350 personnes, il a une fois de plus condamné la réforme scolaire instituée par Pauline Marois, qu'il considère comme une «erreur» qui a éliminé la «culture de l'effort» dans les salles de classe. Il a promis de «rétablir l'autorité» des enseignants.

L'ADQ souhaite abolir les commissions scolaires afin d'accorder plus d'argent et plus d'autonomie aux écoles. Au cours des derniers jours, le chef a aussi fait l'éloge des programmes sports-études et arts-études, qu'il a présentés comme d'excellents moyens de contrer le décrochage.

Voilà pourquoi l'objectif d'abaisser à moins de 10% le taux de décrochage est parfaitement réaliste, soutient M. Dumont.

«Ce n'est réaliste que s'il y a des changements importants aux valeurs, à la façon dont les écoles fonctionnent, à la façon dont on alloue de l'argent aux écoles et non à la bureaucratie», a-t-il toutefois précisé.