Malmené par ses adversaires pour son bilan en santé, Jean Charest y est allé de ses premières annonces en la matière ce matin. S'il était reporté au pouvoir, il donnerait une prime salariale de 3000$ par année aux infirmières techniciennes et bachelières pendant leurs trois premières années d'exercice.

Les infirmières auxiliaires recevraient quant à elles un boni de 2000$ par année. Les infirmières comptant plus de 35 ans d'expérience et qui acceptent de retarder leur retraite auraient quant à elles droit à une prime annuelle de 8000$ pour chaque année supplémentaire passées dans le réseau public. «On veut alléger le fardeau des infirmière en attirant davantage de nouvelles infirmières et en améliorant leur vie au quotidien», a justifié le chef libéral, de passage à la faculté de science infirmière de l'Université de Montréal.

«Nous reconnaissons que l'entrée dans la profession représente un défi particulier. Nous voulons consolider l'engagement des jeunes infirmières. Notre engagement vise aussi à rendre la profession plus attrayante. Le métier d'infirmière est un travail difficile, ou le temps supplémentaire est très répandu. On veut apporter un peu plus de stabilité dans leur vie.»

Questionnées en marge de l'annonce, plusieurs étudiantes en science infirmière de l'Université de Montréal se sont montrées dubitatives devant cet engagement. «D'un côté, c'est bien. Il y a plus d'argent. Mais le vrai problème, c'est la surcharge de travail et le temps supplémentaire obligatoire qu'on nous force à faire, a affirmé Cassandra Joseph. Ces 3000$ supplémentaires, on peut les gagner très facilement en faisant du temps supplémentaire ou en travaillant pour une agence», a-t-elle ajouté.

Le Parti libéral s'engage également à augmenter le nombre de postes à temps plein disponibles dans le réseau de la santé pour les infirmières, faisant passer sa proportion de 45% à 60%. En moyenne, en comptant le temps supplémentaire et les avantages sociaux, les infirmières bachelières québécoises gagnent actuellement 73 408$ par année, alors que les techniciennes gagnent 62 400$.

Bilan de Pauline Marois

Jean Charest a une fois de plus attaqué Pauline Marois pour les mises à la retraite massives faites sous le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard. Au total, quelque 4000 infirmières avaient à l'époque été mises à la retraite. Depuis son arrivée au pouvoir, le Parti libéral affirme avoir ajouté 3000 infirmières dans le réseau de soins de santé, soit une augmentation de 5%. « Depuis 2003, on a réinvesti, réorganisé, redressé un système de santé et services sociaux menacé par des pénuries de personnel, a affirmé M. Charest. On n'a pas tout réglé, on le reconnaît bien, mais on a fait beaucoup de chemin depuis les cinq dernières années. »

M. Charest, qui se fait accuser sans réserve par ses adversaires de na pas avoir tenu sa promesse de mettre fin « une fois pour toutes » aux listes d'attente, a aussi promis de faire passer le nombre de groupes de médecins familiale de 178 à 300 d'ici cinq ans. « Il y en avait 17 quand on est arrivés au pouvoir », a-t-il souligné.

«De 2003 à 2008, le nombre annuel de chirurgies a aussi augmenté de 50 000. Pas mois de 90% des chirurgies se font dans un délai de 6 mois, et 80% dans un délai de trois mois», a insisté le chef libéral.

Procréation médicalement assistée

Après avoir longtemps maintenu que la procréation assistée ne doit pas être remboursée par la Régie de l'assurance maladie, Le Parti libéral a viré sa veste de bord en s'engageant à payer les frais liés aux deux premiers essais de fécondation in vitro. Si ces deux premiers essais d'implantation d'embryons subventionnés devaient se solder par un échec, un crédit d'impôt de 50% s'appliquerait sur les essais subséquents.