La chef péquiste Pauline Marois tente de récupérer les appuis que sa formation a perdus au profit du Parti vert du Québec (PVQ), qui récolte 7% des intentions de vote selon les sondages. Lors de sa visite à L'Assomption, son candidat, Scott McKay, ex-chef des verts, a appelé les sympathisants du parti écologiste à «revenir aux sources» et à se rallier au PQ.

«Devant l'immobilisme du gouvernement Charest, je crois qu'il est de notre responsabilité, nous qui avons travaillé si dur pour l'environnement, de revenir aux sources, de revenir au parti qui a tant fait pour l'environnement», a-t-il lancé en conférence de presse, aux côtés de Pauline Marois.

«On peut affirmer aujourd'hui, sans l'ombre d'un doute, qu'il est le parti au Québec qui peut le plus rapidement et le plus efficacement répondre aux exigences que nous impose cette crise environnementale, dont on commence déjà à ressentir les impacts», a ajouté M. McKay, qui s'est converti au PQ il y a moins d'un mois.

Selon lui, le parti de Mme Marois «a la possibilité d'agir maintenant» alors que, en raison du mode de scrutin actuel, aucun candidat vert n'obtiendra un siège à l'Assemblée nationale. «Respectueusement, je vous demande de considérer le Parti québécois comme la meilleure option pour l'environnement», a affirmé le candidat péquiste dans L'Assomption, dont l'assemblée d'investiture, le 8 novembre, avait tourné à la foire d'empoigne.

Les partisans de l'ex-député Jean-Claude St-André, dont la candidature a été rejetée par l'état-major du PQ, avaient perturbé l'événement. Aucun incident n'est survenu hier lors de visite de la chef péquiste dans L'Assomption, une circonscription passée à l'ADQ l'an dernier.

Pauline Marois veut séduire les électeurs qui, traditionnellement, appuient le PQ mais se rangent maintenant derrière le Parti vert ou sont tentés de le faire. Les points que récolte le PVQ dans des circonscriptions où la lutte est serrée peuvent nuire aux chances de son parti de remporter la victoire. Lors des élections de l'an dernier, le PVQ avait obtenu tout près de 4% des voix dans l'ensemble du Québec. Il avait fait un peu mieux que Québec solidaire.

Même si son ancien chef brigue les suffrages pour le PQ dans L'Assomption, le PVQ a décidé de lui opposer une candidate, Chantal Latour.

Pour le chef du PVQ, Guy Rainville, la sortie de M. McKay n'a «aucun sens». «Lors de la dernière élection, il disait que le bilan environnemental du PQ était catastrophique et que ses engagements étaient du réchauffé», a-t-il affirmé à La Presse. L'appel de M. McKay n'aura aucun impact selon lui. «Les verts savent que, comme l'a démontré le passé, le PQ a de bonnes intentions, mais ça ne se traduit pas en actions.»

Engagements

Pauline Marois s'est engagée à réduire de 20% d'ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. Elle souhaite embaucher 40 inspecteurs supplémentaires - il y en a 370 à l'heure actuelle - afin de faire respecter les lois sur l'environnement et la qualité de l'air, dont elle promet d'ailleurs la révision. Des changements législatifs obligeraient les industries à se doter de «technologies plus avancées» pour réduire la pollution. «Actuellement, on ne parle pas nécessairement d'augmenter les pénalités (imposées aux entreprises délinquantes), mais d'augmenter les exigences», a-t-elle indiqué.

Pauline Marois entend augmenter les tarifs imposés aux entreprises et aux municipalités pour l'enfouissement des déchets. Ces tarifs s'élèvent à environ 10,50$ la tonne. Ils augmenteraient d'un ou deux dollars sous un gouvernement péquiste. «Ça pourrait avoir un impact éventuellement sur le compte de taxes» des citoyens, a-t-elle reconnu. Mme Marois espère toutefois que les citoyens et les entreprises recycleraient davantage et diminueraient donc la production de déchets.

La chef péquiste promet de modifier le Code du bâtiment pour imposer des standards plus élevés en matière d'efficacité énergétique dans la construction de maisons neuves.

Le PQ veut créer plus d'aires protégées, dans le Nord comme dans le Sud, afin que celles-ci atteignent 12% de la superficie du Québec. Un peu plus de 7% du territoire québécois est actuellement protégé. Un gouvernement péquiste réintégrerait les terres exclues du parc du Mont-Orford par le gouvernement Charest.

Le PQ versera à l'organisme Unisféra une compensation financière pour les gaz à effet de serre émis par les autobus et avions utilisés durant la campagne. Il s'attend à lui verser entre 10 000$ et 12 000$, c'est-à-dire 43,25$ par tonne de CO2 émis. Unisféra utilisera l'argent pour financer des projets d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique dans des pays en voie de développement.