États-Unis
La COP26 sera la première conférence des Nations unies sur le climat depuis que Donald Trump a quitté la présidence états-unienne, relève Eddy Pérez, du Réseau Action Climat Canada. Il s’attend à ce que le président Joe Biden veuille marquer les esprits. « Les États-Unis vont vouloir marquer des points, ils sont en rattrapage », dit-il, soulignant que le pays, deuxième émetteur mondial, possède une grande capacité d’influence.
Estimation de l’effet des engagements annoncés sur la température moyenne en 2100
+ 2 ºC à + 3 ºC
Engagements insuffisants
Chine
La Chine, premier émetteur mondial, fait évidemment l’objet d’attentes élevées. « Elle ne peut plus se cacher derrière le fait qu’elle est un pays en développement », dit Annie Chaloux, de l’Université de Sherbrooke. Le président Xi Jinping a annoncé en septembre, devant l’Assemblée générale des Nations unies, que la Chine cessera de construire des centrales électriques au charbon à l’étranger, mais des mesures plus ambitieuses sont attendues.
Estimation
+ 3 ºC à + 4 ºC
Engagements hautement insuffisants
Inde
L’Inde mise toujours pour sa part sur le développement du charbon et « tarde à mettre en place des politiques structurantes », constate Annie Chaloux. New Delhi n’a d’ailleurs pas présenté de nouvelles cibles de réduction cette année, tel que le prévoit l’accord de Paris, mais pourrait le faire à Glasgow. Eddy Pérez estime que l’Inde doit notamment rehausser ses « cibles inconditionnelles » d’émissions, par opposition aux réductions conditionnelles à du financement international.
Estimation
+ 3 ºC à + 4 ºC
Engagements hautement insuffisants
Russie
Longtemps associée au camp des inactifs climatiques, la Russie semble maintenant vouloir agir. Le président Vladimir Poutine a annoncé ce mois-ci que son pays, quatrième émetteur mondial et important producteur d’hydrocarbures, visait la carboneutralité pour 2060, comme la Chine. Moscou serait en train de préparer une stratégie environnementale plus musclée, incluant l’abandon progressif du charbon comme source d’électricité, selon le quotidien Kommersant.
Estimation
+ 4 ºC à + 5 ºC
Engagements sérieusement insuffisants
Brésil
Les regards seront aussi tournés vers le Brésil, qui « n’écoute personne sur les changements climatiques » et qui connaît une « déforestation assez terrible », affirme Eddy Pérez. « On s’attend à ce que les chefs d’État [et de gouvernement] s’engagent à s’attaquer à la déforestation et qu’il y ait des discussions sur le rehaussement du financement de la nature », dit-il.
Estimation
+ 3 ºC à + 4 ºC
Engagements hautement insuffisants
Australie
Un peu plus bas dans les listes des pays émetteurs de gaz à effet de serre, l’Australie est tout de même « le dernier des pays avancés qui affiche très peu d’ambition [climatique] », affirme Eddy Pérez, évoquant l’intérêt de Canberra pour le charbon et sa faible contribution au financement climatique. « C’est notre Stephen Harper d’il y a quelques années », ajoute Annie Chaloux, rappelant que l’ancien premier ministre canadien ne s’est pas démarqué par ses politiques climatiques.
Estimation
+ 3 ºC à + 4 ºC
Engagements hautement insuffisants
Gambie
La Gambie, petit pays africain pratiquement enclavé dans le Sénégal, est le seul des 191 États faisant partie de l’accord de Paris qui affiche un plan compatible avec l’objectif de limitation de la hausse de la température mondiale à 1,5 °C, selon une analyse de l’organisation scientifique indépendante Climate Action Tracker. Eddy Pérez voit une « grande ironie » dans le fait qu’un pays doté de peu de moyens en fasse beaucoup plus que des pays comme le Canada.
Estimation
0 ºC à + 1 ºC
Engagements compatibles avec l’Accord de Paris
46 %
des émissions mondiales de GES sont produites par le trio formé par les États-Unis, la Chine et l’Union européenne
3 %
Les 100 pays émettant le moins de GES totalisent ensemble 3 % des émissions mondiales
Source : Climate Watch