(Ottawa) Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a déclaré que les alertes météorologiques d’urgence diffusées sur le réseau mobile devraient être améliorées pour s’assurer qu’elles parviennent aux bonnes personnes au bon moment.

M. Guilbeault est en Allemagne pour une réunion des ministres de l’Environnement du G7 cette semaine et l’adaptation à la réalité des changements climatiques est une priorité à l’ordre du jour.

Il a indiqué qu’une partie de cette conversation comprend la sensibilisation du public aux urgences, car les phénomènes météorologiques violents deviennent de plus en plus fréquents partout au Canada.

De vastes étendues de l’Ontario et du Québec sont encore en train d’être nettoyées après la violente tempête des derniers jours.

Le ministre soutient que la principale difficulté est de s’assurer que les avertissements sont envoyés lorsque les gens doivent faire attention, sans qu’ils les ignorent.

« Le défi pour nous à Environnement et Changement climatique (Canada) est de diffuser ces avertissements lorsque la situation est vraiment grave, a déclaré M. Guilbeault. Parce que si nous commençons à émettre des avertissements trop souvent, les gens s’y habitueront et n’y prêteront pas attention. Et nous voulons nous assurer que lorsque ces avertissements sont émis, les gens y portent attention. »

Il a ajouté qu’il faudrait trouver un moyen d’améliorer la coordination entre le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, les municipalités et les communautés autochtones « pour s’assurer que lorsque les avertissements sont diffusés, les gens obtiennent l’information ».

Le ministre croit que de telles conversations pourraient faire partie de la discussion entre les gouvernements sur l’adaptation au changement climatique, car les phénomènes météorologiques violents et extrêmes sont désormais plus fréquents dans toutes les régions du pays.

Environnement Canada a lancé pour la première fois samedi une alerte diffusée sur le réseau de téléphonie cellulaire pour un orage. La tempête est maintenant connue pour avoir été un derecho, c’est-à-dire une tempête de vent généralisée de longue durée et qui se déplace rapidement. La tempête a traversé l’Ontario avec des vitesses de vent supérieures à 130 km/h.

De plus, une tornade a été confirmée à Uxbridge, en Ontario.

Il y a eu des récriminations concernant le fait que les avertissements n’ont pas été délivrés assez tôt ou que d’autres n’ont pas du tout reçu le message.

Au moins 10 personnes ont été tuées, la plupart à cause de la chute d’arbres, alors que les intempéries se sont déplacées de Sarnia, en Ontario, vers le Québec, en environ six heures samedi.

D’autres personnes sont restées prises dans leur voiture à Ottawa lorsque des lignes électriques sont tombées autour d’eux. Au parc d’attractions Canada’s Wonderland, au nord de Toronto, des gens ont été piégés sur des montagnes russes pendant près d’une demi-heure après la panne de courant.

Lacunes dans la diffusion de l’alerte

Environnement Canada a déclaré cette semaine dans un communiqué que le premier avertissement d’orage violent dans le sud de l’Ontario avait été émis vers 11 hsamedi, par le biais de canaux météorologiques et de sites Web. Vers 12 h 30, les premières personnes ont reçu l’avertissement via le programme mobile Alert Ready. Cela s’est répété dans d’autres régions alors que la tempête se déplaçait vers l’est.

M. Guilbeault a indiqué que certaines personnes avaient reçu les avertissements quatre ou cinq heures avant que la tempête frappe, d’autres seulement 10 ou 15 minutes avant.

Alert Ready est le même système d’alerte d’urgence qui envoie des notifications aux personnes sur leur téléphone pour les enfants disparus. Il n’est utilisé que pour les conditions météorologiques en cas de tornade, de grêle de la taille d’une balle de baseball ou de vents dépassant 130 kilomètres à l’heure.

Steven Guilbeault est convaincu que l’alerte peut être mieux diffusée et qu’elle parvienne aux bonnes personnes le plus rapidement possible.

Il a déclaré que cela fera partie de la discussion alors que le gouvernement travaille à l’élaboration de la stratégie nationale d’adaptation promise, qui est attendue pour la fin de cette année.

Kim Ayotte, directeur général des services d’urgence et de protection de la ville d’Ottawa, a déclaré qu’il y avait eu des avertissements concernant la tempête tout au long de la journée. Il a toutefois souligné que l’éducation du public sur ce qu’il faut faire lorsque les gens entendent des avertissements est nécessaire.

« Il y a donc eu beaucoup d’avertissements météorologiques, puis l’alerte est arrivée et je pense qu’elle a fait ce qu’elle était censée faire », a-t-il déclaré. Mais je n’ai aucun problème à poursuivre les discussions avec Environnement Canada pour voir s’il y a des possibilités d’amélioration, mais en ce qui me concerne, cela a fonctionné comme il se doit. »

Le besoin d’alertes devrait s’accroître, car le changement climatique n’est pas un concept abstrait, mais une réalité avec laquelle nous vivons déjà, a mentionné M. Guilbeault. « Nous sommes entrés dans l’ère du changement climatique et nous ne sommes pas prêts au Canada », a-t-il soutenu.

L’adaptation fait référence de manière générale au renforcement des défenses contre les conditions météorologiques extrêmes, comme une meilleure protection contre les inondations, ou des efforts pour protéger les infrastructures essentielles comme les lignes électriques contre les tempêtes violentes.

Ottawa, où plus de la moitié de la ville a perdu de l’électricité au début e la tempête, et où un client sur six est toujours sans électricité, fait face à sa deuxième panne d’électricité massive en quatre ans. Les tornades qui ont frappé la ville en septembre 2018 ont laissé plus de la moitié de la ville hors du réseau électrique pendant plusieurs jours.

Une évaluation des risques climatiques du réseau électrique d’Ottawa réalisée en 2019 a indiqué que le nombre de jours d’orages violents dans la ville devrait doubler au cours des trois prochaines décennies et que le risque de tornades augmentera de 25 %.