Un jeune rorqual à bosse empêtré dans un câble de pêche est activement recherché par les autorités. Le baleineau a été aperçu pour la dernière fois mercredi alors qu’il nageait dans le secteur de Rimouski, près du parc national du Bic.

Le mammifère qui n’aurait que quelques mois a été vu une première fois dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, au large des Escoumins, à une quarantaine de kilomètres de Tadoussac. Il nageait en compagnie de sa mère avec un cordage jaune passant sur son dos, en dessous de sa nageoire pectorale. Le cordage entre dans sa bouche du côté gauche, signale le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM).

La mère a été identifiée par le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) comme étant H729. La station de recherche des îles Mingan a confirmé jeudi que le jeune rorqual est bel et bien le veau de H729. Des agents du parc marin ont suivi les deux baleines jusqu’à 17 h 30 mercredi, alors qu’elles se trouvaient près de Rimouski. Trois bateaux sont à la recherche du baleineau.

S’il est retrouvé, « une tentative de désempêtrement sera effectuée », peut-on lire dans un bulletin d’alerte publié par le RQUMM.

Une opération qui n’est pas sans risque, rappelle le président et directeur scientifique du GREMM, Robert Michaud, en entrevue avec La Presse. Le chercheur fait référence à la mort d’un sauveteur de la Campobello Whale Rescue Team en 2017, tué par une baleine noire qui venait d’être dépêtrée d’un cordage dans le golfe du Saint-Laurent.

Contrairement aux baleines noires, les rorquals à bosse collaborent mieux [lors d’une intervention du genre].

Robert Michaud, président et directeur scientifique du GREMM

Encore faut-il retrouver le baleineau pour tenter une opération afin de retirer le câble. Dans un tel cas, les sauveteurs essaient de fixer une bouée satellite sur l’animal, afin de suivre ses déplacements puisqu’il est pratiquement impossible de le suivre en continu après l’avoir repéré une première fois.

Des efforts en vain

Tout indique qu’il n’a pas été possible de placer une bouée sur le baleineau mercredi alors que les recherches se poursuivaient activement jeudi pour retrouver le rorqual. Un premier navire de Pêches et Océans Canada a quitté Forestville tôt jeudi en direction du parc national du Bic.

Deux équipes de Pêches et Océans Canada ainsi qu’un navire de la Campobello Whale Rescue Team ont participé aux recherches.

Celles-ci vont se poursuivre vendredi et une patrouille aérienne sera aussi déployée afin de retrouver le baleineau, qui semblait cependant en bonne santé mercredi. Les recherches se dérouleront tant sur la rive nord que sur la rive sud du fleuve. Précisons que la mère, elle, a été observée à plusieurs reprises au cours des dernières années dans le golfe du Saint-Laurent et dans l’estuaire.

Le rorqual à bosse de taille adulte peut mesurer de 13 à 17 mètres et peser de 30 à 40 tonnes. Il peut vivre jusqu’à 80 ans. L’espèce n’est plus considérée comme menacée au Canada depuis le début des années 2000.

On peut l’observer de façon régulière dans le golfe du Saint-Laurent pendant l’été et quelques individus s’aventurent également dans l’estuaire. Un nombre record de baleines à bosse ont été vues dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent en 2021.

— Avec la collaboration de Simon Chabot

En savoir plus
  • 30 minutes
    Les plongées d’un rorqual à bosse durent de 5 à 10 minutes et peuvent atteindre 30 minutes.
    GREMM
    1 an
    Un jeune rorqual reste en moyenne 1 an avec sa mère, parfois jusqu’à 2 ans.
    GREMM