La Ville de Laval protégera la plus grosse partie du bois du ruisseau Barbe, un milieu humide en danger qui soulevait les passions, situé à l’intersection des autoroutes 13 et 440.

L’hôtel de ville annoncera ce lundi qu’elle protège — par des acquisitions, des cessions et par voie d’avis de réserve — environ 22 hectares de ce milieu naturel de 32 hectares.

Selon le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, il s’agit d’un espace d’une « haute valeur écologique ». Il contiendrait très peu d’espèces envahissantes et son enclavement par les autoroutes l’aurait protégé au fil des ans.

« Je suis très heureux de ce dénouement », affirme le maire Stéphane Boyer dans le communiqué de presse à paraître, mais obtenu par La Presse. « On a fait preuve d’ingéniosité pour protéger cet îlot de fraîcheur et de biodiversité au cœur d’un secteur très fortement urbanisé et minéralisé. »

La vente d’une partie des terrains du boisé à un consortium de promoteurs immobiliers, en 2020, avait semé l’inquiétude chez les écologistes lavallois. La délivrance d’un permis de remblayage partiel des lieux n’avait rien fait pour les rassurer.

Mais l’un des membres du consortium — Groupe Montoni — a finalement accepté de céder deux terrains à des fins de protection. Le maire Boyer a remercié l’entreprise pour sa participation.

Québec avait approuvé le développement

Le Conseil régional de l’environnement de Laval, qui rassemble les groupes écologistes de l’île Jésus, se réjouit de la protection de 22 hectares du boisé, toujours selon le communiqué de presse.

« Ce dénouement souligne l’ouverture de la Ville de Laval aux alertes et revendications des organismes locaux et des citoyens, y affirme la directrice générale de l’organisation, Élodie Morandini. Cela s’inscrit aussi dans les objectifs poursuivis par le CRE de Laval, de préserver des milieux de vie sains, riches et diversifiés où il fait bon vivre en plus de viser la cible de 17 % de milieux naturels protégés sur le territoire lavallois. »

Le plan élaboré par la Ville de Laval dépend encore de l’approbation par le conseil municipal d’un investissement de 6,5 millions. La proposition devrait être votée à la mi-décembre. Québec investira aussi de l’argent dans le projet.

Quant à la partie du boisé qui demeure promise au développement, il s’agit de deux lots situés face à l’autoroute 13. Des projets industriels sont dans les cartons.

La Ville de Laval avait ajouté le milieu naturel du ruisseau Barbe à son plan de protection des milieux humides sous le règlement de contrôle intérimaire (RCI). Toutefois, comme le promoteur a fait une demande au Ministère avant l’adoption du RCI, la décision revient à Québec, avait expliqué Stéphane Boyer, maire de Laval, l’été dernier.

Avec Delphine Belzile, La Presse