(Portland) Un examen de la situation d’une espèce de baleine en voie de disparition a révélé que la population de l’animal est en plus mauvais état qu’on ne le pensait, ont prévenu lundi les autorités fédérales chargées de la réglementation des océans.

La baleine noire de l’Atlantique Nord compte moins de 350 individus et sa population est en déclin depuis plusieurs années. En 2017, le gouvernement fédéral américain a déclaré que le déclin de la baleine était un « évènement de mortalité inhabituel », ce qui signifie une mort inattendue et importante.

La National Oceanic and Atmospheric Administration, une agence américaine, a publié de nouvelles données selon lesquelles 114 baleines ont été documentées comme étant mortes, gravement blessées ou blessées de façon sublétale ou malades depuis le début de l’évènement de mortalité. Il s’agit d’une augmentation de 16 baleines par rapport à l’estimation précédente publiée plus tôt cette année.

L’agence a récemment terminé un examen des baleines en utilisant des photographies des chercheurs et des enquêtes pour créer la nouvelle estimation, a expliqué Andrea Gomez, une porte-parole de la NOAA.

« D’autres cas continueront d’être examinés et des animaux seront ajoutés, le cas échéant, au fur et à mesure de l’obtention de nouvelles informations », a indiqué Mme Gomez.

Trente-six des 114 baleines incluses dans l’estimation sont mortes, selon les documents de la NOAA. L’agence précise que seul un tiers des décès de baleines noires est documenté, et que le nombre total d’animaux morts ou blessés pourrait donc être beaucoup plus élevé.

On trouve des baleines noires au large de la côte atlantique des États-Unis et dans le Canada atlantique. Elles sont vulnérables aux collisions avec les grands navires et à l’enchevêtrement dans les engins de pêche commerciale. Le gouvernement fédéral s’est efforcé d’élaborer des règles plus strictes pour protéger les baleines de ces deux menaces.

Les intérêts de la pêche commerciale et du transport maritime se sont tous deux engagés à lutter contre des mesures de protection plus strictes. Le mois dernier, une cour d’appel fédérale a donné raison aux pêcheurs, qui avaient déposé une plainte au motif que les nouvelles restrictions proposées risquaient de les acculer à la faillite.

Les nouvelles données illustrent la gravité de la situation des baleines, a estimé Sarah Sharp, une vétérinaire spécialisée dans le sauvetage des animaux au Fonds international pour la protection des animaux. Le nombre d’animaux blessés est particulièrement important, car les baleines blessées sont moins susceptibles de se reproduire.

« Si les animaux consacrent de l’énergie à la guérison d’une blessure, ils n’auront pas nécessairement ces réserves d’énergie pour d’autres choses, a expliqué Mme Sharp. Je pense que cela donne une image beaucoup plus précise des menaces auxquelles ces baleines sont confrontées. »

Les baleines mettent bas au large de la Floride et de la Géorgie et se nourrissent au large de la Nouvelle-Angleterre et du Canada. Elles sont protégées par l’Endangered Species Act depuis des décennies, et les autorités fédérales ont décidé en décembre qu’elles devaient conserver cette protection.