(Québec) Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, met en garde les électeurs qui pourraient être tentés de donner une chance au Parti conservateur de Pierre Poilievre aux prochaines élections fédérales. Un gouvernement Poilievre ferait carrément reculer le Canada en matière de lutte contre les changements climatiques, a-t-il plaidé vigoureusement à quelques pas du site où sont réunis les militants conservateurs.

Le ministre Guilbeault a tenu un point de presse en compagnie de sa collègue Soraya Ferrada Martinez, ministre du Tourisme, devant le Centre des congrès du Québec, où sont réunis en congrès national jusqu’à samedi quelque 2500 militants conservateurs.

Si M. Guilbeault s’est défendu de céder à la panique en tenant un tel point de presse, il a vivement dénoncé l’absence de programme sérieux en matière de lutte contre les changements climatiques de Pierre Poilievre.

« On a déjà joué dans ce film-là avec les années Harper », a lancé d’emblée le ministre, rappelant au passage les nombreux évènements météorologiques extrêmes qui ont marqué les derniers mois au pays.

« On ne peut pas reculer sur les questions d’environnement et encore moins sur la question des changements climatiques. […] Il n’a aucun plan de lutte contre les changements climatiques, ce qui, en 2023, est un non-sens absolu », a-t-il lâché.

Aux journalistes qui l’interrogent sur la popularité grandissante des conservateurs sous la houlette de Pierre Poilievre, le ministre a affirmé que cela ne doit pas influencer un gouvernement.

« Écoutez, les sondages, il y en a, il va y en avoir d’autres. Nous, on ne travaille pas à ce que les sondages nous soient favorables. On travaille à améliorer la situation des Canadiens et des Canadiennes. On comprend que présentement, c’est difficile. L’augmentation des taux d’intérêt, l’inflation. C’est pourquoi nous travaillons à mettre en place des mesures qui vont aider », a dit le ministre.

Il a par la suite accusé le chef conservateur de surfer sur la colère des gens sans proposer de solutions concrètes.

« Qu’est-ce que Pierre Poilievre va offrir ? Il est contre tout. Il est contre l’allocation pour enfants. Il est contre les soins dentaires. Il est contre l’électrification des transports. Il est contre les supports que nous fournissons à la population canadienne pour aider dans la transition énergétique », a-t-il énuméré.

Le congrès conservateur est vraisemblablement le dernier avant les prochaines élections fédérales. De nombreux sondages publiés au cours des trois derniers mois accordent une large avance au Parti conservateur.

Un sondage de la firme Abacus Data publié jeudi matin, au premier jour du congrès, accorde au Parti conservateur 40 % des intentions de vote à l’échelle du pays, contre 26 % au Parti libéral et 19 % au NPD. Au Québec, le Bloc québécois obtient 30 % des appuis, contre 28 % au Parti libéral et 25 % au Parti conservateur. Le NPD doit se contenter de 12 % dans la Belle Province, selon Abacus Data. Une telle avance permettrait à Pierre Poilievre de décrocher un mandat majoritaire.