(Paris) La déclaration commune Chine–États-Unis sur le climat est « un moment significatif avant la COP28 », a salué mercredi le président de cette dernière, des experts regrettant pour leur part le peu d’avancées concrètes.

« Le consensus trouvé entre les États-Unis et la Chine représente un moment significatif avant la COP28 », a commenté Sultan Al Jaber, président de la 28e conférence climat des Nations unies (30 novembre -12 décembre) à Dubaï.  

« Cela envoie clairement le signal qu’en dépit des défis mondiaux, l’appel de la COP28 en faveur de l’action climatique unit les parties et rehausse les ambitions », a-t-il commenté dans une déclaration.

La Chine et les États-Unis se sont engagés mercredi à collaborer plus étroitement pour lutter contre le réchauffement de la planète, soulignant que la crise climatique est « l’un des plus grands défis de notre temps ».

L’annonce intervient quelques heures avant la rencontre, la première depuis un an, entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping, en marge d’un sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) organisé à San Francisco.  

« C’est une bonne nouvelle, cela va aider la COP28 » et « cela prépare le terrain pour la conférence aux Émirats », salue Li Shuo, un ancien de Greenpeace qui a rejoint l’Asia Society Policy Institute.

« Cela dit, il faut aussi noter que cette déclaration n’apporte par d’avancée majeure en termes d’engagement des deux pays » et « il restera un nombre important de sujets de discorde », souligne-t-il.

David Waskow, du groupe de réflexion américain World Resources Institute (WRI), a jugé pour sa part « décevant de voir que les deux pays ne disent rien sur la nécessité d’une transition rapide pour s’éloigner des énergies fossiles pendant cette décennie, ce qui sera un sujet central de la COP28 ».

« La partie la plus marquante de la déclaration commune est l’engagement des deux pays à inclure tous les gaz à effet de serre, y compris le méthane, dans leurs prochains plans climatiques », remarque-t-il toutefois.

C’est « une avancée majeure parce que la Chine est le premier émetteur mondial de méthane », souligne l’expert.

Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre d’origine anthropique (lié à l’activité humaine) après le dioxyde de carbone (CO2). Mais son effet de réchauffement est 28 fois plus important que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans.