(Paris) Voici les réactions à l’adoption mercredi à la COP28 de Dubaï d’un accord de compromis global appelant pour la première fois à abandonner progressivement les énergies fossiles, les principales responsables du réchauffement climatique.
L’accord a été salué par la présidence émiratie de la conférence, les États-Unis, l’Union européenne, la France, la Russie, l’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les pays arabes, l’Afrique du Sud et dans une moindre mesure l’Australie.
L’ONU et les Samoa, qui s’exprimaient au nom des petites îles, ont été plus mesurées. La Chine a quant à elle appelé les pays développés à prendre les devants dans la transition énergétique mondiale.
Présidence de la COP28
Il s’agit d’une décision « historique pour accélérer l’action climatique », a déclaré Sultan Al Jaber, le président émirati de cette conférence de l’ONU qui a rassemblé quelque 200 pays.
ONU
« L’ère des énergies fossiles doit se terminer et elle doit se terminer avec justice et équité », a réagi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
« Je tiens à dire que la sortie des combustibles fossiles est inévitable, qu’ils le veuillent ou non. Espérons qu’elle n’arrive pas trop tard », a-t-il souligné en s’adressant à « ceux qui se sont opposés à une référence claire » sur cette notion d’élimination dans le texte de la COP28. « Le monde ne peut se permettre des retards, de l’indécision ou des demi-mesures ».
États-Unis
C’est une « étape historique », a réagi le président américain Joe Biden. « Il reste beaucoup de travail pour que l’objectif (d’un réchauffement mondial limité à) 1,5 degré reste à notre portée mais le résultat d’aujourd’hui nous en rapproche de manière significative », a-t-il ajouté.
L’accord conclu à la COP28 de Dubaï, est une « étape historique », a estimé mercredi le président américain Joe Biden.
« Il reste beaucoup de travail pour que l’objectif [d’un réchauffement mondial limité à] 1,5 degré reste à notre portée, mais le résultat d’aujourd’hui nous en rapproche de manière significative », a-t-il assuré dans un communiqué.
« Je pense que tout le monde sera content que, dans un monde secoué par la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient et tous les autres défis d’une planète qui patauge, il y ait une raison d’être optimiste, d’avoir de la gratitude et de se féliciter tous ensemble ici », a dit l’émissaire américain pour le climat, John Kerry.
Chine
« Les pays développés ont une responsabilité historique et incontestable dans le changement climatique : ils doivent prendre les devants pour s’engager sur la voie du 1,5 degré » et pour « atteindre la neutralité carbone dès que possible », a commenté le vice-ministre chinois de l’Environnement Zhao Yingmin.
Russie
« Le document final appelle à contribuer aux efforts mondiaux pour se passer des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, mais cela via une transition juste, ordonnée et en tenant compte des diverses situations nationales », a déclaré le chef de la délégation russe, Rouslan Edelgueriev,
« Nous avons, à chaque occasion, souligné les conséquences d’une sortie chaotique et sans le soutien de la science du charbon, du pétrole et du gaz ».
Union européenne
L’accord « historique » conclu à la COP28 « marque le début de l’ère post-fossiles », a estimé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Le monde a entériné les objectifs de l’UE pour 2030 : un triplement (de la place) des énergies renouvelables et un doublement de l’efficacité énergétique », a-t-elle poursuivi, saluant dans une déclaration distincte « une puissante démonstration de la valeur du multilatéralisme pour relever les plus grands défis de notre planète ».
Royaume-Uni
C’est un accord « véritablement historique », « un tournant dans nos efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, car, pour la première fois, les pays ont convenu de s’éloigner sans relâche des combustibles fossiles », a affirmé la ministre britannique de la Sécurité énergétique et du Net Zéro, Claire Coutinho.
France
Le président français Emmanuel Macron a salué « une étape importante » qui « engage le monde dans une transition sans énergies fossiles », tout en appelant à « accélérer » la lutte contre le réchauffement de la planète.
Il s’est aussi félicité de la reconnaissance du « rôle clé du nucléaire », « une première » défendue par la France, parallèlement à la nécessité d’un triplement des énergies renouvelables.
Espagne
« La fin ou au moins l’abandon des combustibles fossiles […] est l’une des meilleures nouvelles que nous pouvions recevoir de Dubaï », a réagi le premier ministre espagnol Pedro Sanchez devant le Parlement européen.
Pays-Bas
Les Pays-Bas ont qualifié l’accord de « moment important ». « Pour la première fois, le monde est en train de parler d’un retrait des énergies fossiles », s’est félicité le ministre néerlandais du Climat Rob Jetten. « Plus d’ambition est toujours préférable, mais l’objectif (de limiter le réchauffement) à 1,5 degré reste en vue », a-t-il ajouté.
Pays arabes
« Le groupe arabe exprime sa gratitude envers les grands efforts de la présidence émiratie et de son équipe », a dit le représentant de la délégation saoudienne à la COP28, Albara Tawfiq, qui préside le groupe arabe à l’ONU Climat, saluant « le grand succès » de la conférence.
Il a cité des acquis du texte final, comme la mention des technologies de captage et de stockage du carbone, promues par les pays pétroliers pour continuer à produire des hydrocarbures.
Australie
« Le résultat ne va pas aussi loin que beaucoup d’entre nous le demandaient, à commencer par les pays les plus vulnérables. Mais le message envoyé est clair : toutes les nations du monde reconnaissent que notre avenir se trouve dans les énergies propres et que l’ère des combustibles fossiles finira », a relevé le ministre australien du Climat Chris Bowen.
Petites îles
L’alliance des petits États insulaires (AOSIS), particulièrement menacés par le changement climatique, a exprimé des réserves et des inquiétudes, jugeant insuffisant le texte.
« Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo, mais c’est d’un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin », a déclaré Anne Rasmussen, la représentante des îles Samoa qui préside l’AOSIS.
Afrique du Sud
« Pour la première fois, nous avons des mots qui appellent à s’écarter des combustibles fossiles pour engager une transition énergétique juste, ordonnée et équitable », a salué la ministre sud-africaine de l’Environnement, Barbara Creecy. « C’est un objectif pour lequel notre pays, avec le reste du continent africain et d’autres nations vulnérables, a lutté depuis des années ».
Brésil
Le Brésil a exhorté les pays développés à apporter « les moyens nécessaires » aux nations en voie de développement.
« Il est fondamental que les pays développés prennent les devants sur la transition vers la fin des combustibles fossiles », a en outre souligné la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva.