(Gatineau) Les dirigeants des Premières Nations sont réunis jusqu’à jeudi pour discuter de la façon dont ils peuvent mieux se préparer aux incendies de forêt, aux inondations et aux effets du changement climatique, qui affectent de manière disproportionnée leurs communautés souvent éloignées.

Le sommet de l’Assemblée des Premières Nations (APN) sur la gestion des urgences, à Gatineau, est le premier forum de ce type organisé en sept ans. Il fait suite à une saison record d’incendies de forêt qui ont ravagé 100 000 kilomètres carrés de terres et entraîné l’évacuation de dizaines de communautés des Premières Nations.

Le sommet se tient aussi quatre ans après le début de la pandémie de COVID-19, qui a exposé les communautés des Premières Nations à un risque accru d’infection.

La cheffe nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, affirme que la sécurité des communautés en cas de catastrophe n’a jamais été une préoccupation plus pressante qu’aujourd’hui.

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak

« L’imprévisibilité a conduit à des évacuations d’urgence récurrentes, obligeant nos citoyens à chercher de l’aide dans des installations d’accueil éloignées de chez eux », a déclaré Mme Woodhouse Nepinak mercredi.

« Les effets de la dislocation culturelle sont considérables », a-t-elle indiqué, et ils affectent profondément la santé des membres des Premières Nations et l’éducation des jeunes.

La cheffe de l’APN souligne que même si les communautés sont résilientes, elles ont besoin de partenariats équitables avec d’autres ordres de gouvernements pour atténuer les risques, assurer une réponse rapide aux crises et protéger les terres pour les générations futures.

Le chef régional de l’APN pour les Territoires du Nord-Ouest, Gerald Antoine, rappelle que de nombreuses communautés n’ont pas accès aux services d’intervention d’urgence et sont donc désavantagées par rapport à leurs voisins allochtones.

Sa région a ainsi été durement touchée par les incendies de l’été dernier, et Yellowknife a été forcée d’évacuer, tout comme les communautés des Premières Nations voisines.

Il a déclaré que les politiques de gestion des urgences doivent être standardisées afin que les communautés sachent quelles procédures suivre. Les Premières Nations doivent aussi être impliquées dans tous les aspects de l’intervention, selon lui.

La vérificatrice générale du Canada a constaté en 2022 que le Canada ne parvenait pas à fournir aux Premières Nations des ressources adéquates pour les services de gestion des urgences, malgré des crises plus intenses.

Le rapport révèle que Services aux Autochtones Canada a été plus réactif que préventif, malgré les appels constants des Premières Nations à renforcer leurs capacités.

La vérificatrice générale a également constaté que Services aux Autochtones Canada ne savait pas si les Premières Nations recevaient des services d’urgence comparables à ceux des localités voisines.

Le deuxième Forum national de l’APN sur la gestion des urgences accueille aussi à Gatineau des universitaires et des représentants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux.