Les restaurateurs ayant du mal à servir leurs clients en français ont maintenant accès à un programme de formation gratuit, qui se veut adapté à leurs besoins, pour tenter d’améliorer leur maîtrise de la langue et celle de leurs employés.

L’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) a dévoilé jeudi deux nouveaux projets pour promouvoir et valoriser l’usage du français dans les commerces de proximité.

En raison de la pénurie de main-d’œuvre qui sévit actuellement au Québec, certains commerçants embauchent des employés qui ne parlent pas français, reconnaît Billy Walsh, directeur général de l’ASDCM.

De plus, les propriétaires et employés ont peu de temps à consacrer à l’apprentissage d’une langue, en raison d’horaires chargés.

« Le programme cible précisément cet enjeu. On sait qu’il y a un besoin et une volonté, souligne M. Walsh. On n’est pas là pour donner une formation académique aux entrepreneurs, on est là pour les outiller pour qu’ils soient en mesure de développer leur entreprise. »

Formation en entreprise

Pour le volet du programme qui concerne la communication orale, appelé Dialogue, des formateurs iront sur les lieux, et pourront cibler plusieurs employés d’un même commerce. C’est le Cégep du Vieux Montréal qui a développé ce service d’accompagnement et de renforcement linguistique.

« La formation porte une attention particulière à ceux qui ont des horaires atypiques, et aborde des thèmes adaptés à la réalité des restaurateurs », indique Éric April, directeur de la formation continue et aux entreprises du Cégep du Vieux Montréal.

En plus, le programme Dialogue inclut une application mobile présentant des contenus d’apprentissage accessibles en tout temps.

Pour le deuxième volet, appelé Image, les commerçants auront accès à de l’accompagnement pour s’afficher en français, dans leur restaurant ou à l’extérieur. On pourrait par exemple aider un restaurateur à traduire son menu.

Dans l’immédiat, le programme sera accessible aux restaurateurs de sept sociétés de développement commerciales : boulevard Saint-Laurent, Quartier latin, rue Saint-Denis, les Quartiers du Canal, promenade Wellington, Côte-des-Neiges et Plaza Saint-Hubert. Il pourrait ensuite être étendu à d’autres territoires.

S’il est pour le moment limité aux restaurateurs, le programme pourra éventuellement être accessible à tous les commerçants.

« On a choisi de commencer par la restauration, parce que c’est souvent la porte d’entrée du marché du travail pour les immigrants, alors il y a un besoin qui est plus marqué de ce côté que dans le commerce de détail », explique Billy Walsh.

« Nous considérons les restaurateurs d’origine immigrante ou francophone comme une richesse pour le milieu économique et la vitalité des artères commerciales à Montréal », ajoute Éric April.