Après six mois de paralysie, la transformation de l’ancien Hôpital Royal Victoria pourra bientôt reprendre : la Société québécoise des infrastructures (SQI) s’est entendue avec le groupe autochtone qui avait fait bloquer le projet.

En novembre dernier, la Cour supérieure avait forcé Québec – propriétaire de l’immeuble – à stopper les travaux et à négocier avec un groupe baptisé « Mères mohawks ». Ce dernier craignait que les excavations n’endommagent d’éventuelles sépultures autochtones précoloniales ou des tombes clandestines beaucoup plus récentes sur ce flanc du mont Royal.

Le complexe hospitalier montréalais est désaffecté depuis des années. L’Université McGill veut y agrandir son campus.

Jeudi, la Société québécoise des infrastructures (SQI) a annoncé que les discussions avec « Mères mohawks » se sont conclues par une entente qui prévoit l’intervention d’un « panel d’archéologues experts ». Celui-ci « parcourra le site afin de déterminer les techniques appropriées en vue des travaux archéologiques qui précéderont la reprise des travaux d’excavation sur le site ».

« Le panel sera accompagné d’un étudiant en archéologie choisi par les Kanien’keha : ka Kahnistensera, continue le communiqué. De plus, des mesures culturelles appropriées, telles que la présence de moniteurs culturels sur le site pendant les travaux archéologiques, seront mises en œuvre. »

Philippe Blouin, anthropologue et interprète francophone de Mères mohawks, a affirmé que le groupe était rassuré par l’entente. « Je pense que tout le monde est vraiment satisfait du résultat », a-t-il dit. « Elles sont très contentes que ce soit entériné et homologué par la cour. »

M. Blouin a ajouté que cette entente pourrait servir d’inspiration à « d’autres groupes autochtones qui sont aux prises avec des situations similaires ».

La SQI a indiqué qu’il est « encore trop tôt pour avancer un échéancier précis pour la reprise des travaux ».