Les employés d’entretien de la Société de transport de Montréal (STM) haussent le ton et dénoncent que les discussions sont « au point mort » depuis plusieurs mois dans le dossier de la sous-traitance, trop souvent utilisée par la direction selon leur syndicat.

« Malgré nos diverses interventions, la STM continue de faire la sourde oreille en ne répondant pas à nos courriels, en ne répondant pas à nos questions, et en annulant nos rencontres sur le sujet à la dernière minute », a martelé mardi un porte-parole du Syndicat du transport de Montréal (CSN), Simon-Pierre Robillard, lors de la période des questions au conseil municipal.

Il s’adressait ainsi directement au président du conseil d’administration de la société, Éric Alan Caldwell, qui est aussi conseiller municipal dans l’équipe de Valérie Plante.

Au début du mois de mai, La Presse rapportait que le syndicat des employés d’entretien a constaté une hausse graduelle de la sous-traitance ces derniers mois. Des contrats pour inspection et réparation qui totalisaient 700 000 $ et 500 000 $ ont notamment été donnés. Résultat : aujourd’hui, environ 25 % des inspections sont faites à l’externe, soit environ une soixantaine sur plus de 215 annuellement.

Les employés s’inquiètent aussi de l’abandon de la production et du reconditionnement des étriers de freins des bus à l’interne, il y a maintenant deux ans, et du coût excédentaire lié au remplacement des transmissions, qui sont « souvent » restaurées à l’externe depuis quelques mois.

Des comptes exigés

En déplorant que « les communications sont au point mort », M. Robillard a notamment exigé des comptes à M. Caldwell. « Qu’est-ce que l’administration compte faire concrètement et rapidement afin de forcer les discussions entre les parties pour traiter des questions en litige, et ainsi arrêter le gaspillage de millions de dollars en fonds publics et forcer la société à respecter les conventions ? », lui a-t-il par exemple demandé.

« La force de travail des employés de la STM, qui nous permettent de mettre des autobus et métros qui roulent sur les routes, est formidable. Votre contribution est reconnue », a répondu M. Caldwell.

Insistant sur l’importance « d’avoir des lieux d’échange », l’élu a toutefois assuré qu’une rencontre était prévue mercredi entre le président du Syndicat du transport et la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard. « Elle sera maintenue, donc misons justement sur les discussions pour en arriver à avoir ce lieu de dialogue », a soulevé M. Caldwell.

Or, la rencontre de mercredi « n’est pas du tout en lien avec la privatisation », mais est plutôt un entretien prévu depuis « belle lurette » sur « d’autres sujets », a insisté M. Robillard. « Les rencontres prévues en lien avec la privatisation ont systématiquement été annulées depuis les cinq derniers mois », a-t-il insisté.

Un porte-parole de la STM, Philippe Déry, a indiqué mardi que la Société ne « partage pas l’interprétation du syndicat », faisant plutôt valoir que « le dialogue est toujours ouvert ». « Nos équipes de relations de travail maintiennent plusieurs canaux de communication ouverts et actifs avec le syndicat », plaide-t-il.

D’après M. Déry, « des rencontres sur le sujet sont d’ailleurs prévues à l’agenda, et nous aimerions aller plus loin et mettre en place des comités de travail pour continuer le travail en ce sens ». « Nous devons travailler ensemble pour traiter efficacement ces enjeux communs et être en mesure d’identifier des solutions gagnantes pour les deux parties. Le tout doit se faire dans un climat de transparence, de confiance et de respect. Il est nécessaire d’aborder ces enjeux avec ouverture », insiste-t-il.