Les coûts de la collecte des déchets continuent d’exploser à Montréal, forçant l’hôtel de ville à tenter de trouver des solutions pour adoucir la facture.

L’administration Plante a donné cette semaine son feu vert à la signature de 16 contrats pour la gestion des ordures de différents arrondissements.

« Globalement, la variation des coûts actuels (2022) par rapport à ceux des seize (16) nouveaux contrats issus de l’appel d’offres […] sera de 49,8 % [à] 75,7 % », indiquent les fonctionnaires municipaux dans les documents du comité exécutif.

Leurs estimations des coûts à prévoir étaient aussi beaucoup plus basses que le montant des soumissions : la Ville devra payer 68 millions, alors qu’elle s’attendait à débourser environ 51 millions. Ces contrats sont valides pour cinq ans.

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La présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, Dominique Ollivier

« Dans le contexte économique actuel, beaucoup de contrats municipaux, comme ceux du secteur privé et des autres paliers de gouvernement, subissent des augmentations de coûts en comparaison avec les estimés initiaux », a indiqué la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, dans une déclaration transmise par écrit. « C’est malheureux, mais on est tous dans le même bateau. »

La Ville « ne reste pas les bras croisés » et « tente actuellement de trouver des solutions pour minimiser les effets du marché », a-t-elle ajouté.

L’industrie de la collecte des déchets est impactée par « le prix de l’essence qui bondit, la pénurie de main-d’œuvre, le temps de déplacement », a reconnu Mme Ollivier.

Le Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) représente l’industrie.

« On a rencontré la Ville pour lui expliquer les éléments de la hausse et pour travailler avec elle afin de permettre d’avoir de meilleures conditions d’exécution pour les entreprises qui soumissionnent », a indiqué son directeur général, Kevin Morin, en entrevue téléphonique. « Ces meilleures conditions d’exécution vont permettre à ces entreprises de soumissionner à un prix qui est beaucoup plus abordable pour la Ville. »

M. Morin a souligné que la congestion routière à Montréal, les problèmes de recrutement et la sévérité de la Ville de Montréal dans l’imposition des pénalités prévues à ses contrats poussaient les prix à la hausse.

Cette série de 16 contrats doit encore être approuvée par le conseil municipal.

Rebelote

C’est la deuxième fois en deux mois que la Ville de Montréal apprend qu’elle devra casser sa tirelire pour payer des services de collecte.

Mi-mai, l’administration Plante s’était dite « excessivement préoccupée » par l’explosion des coûts du ramassage des ordures. Le conseil municipal venait d’approuver des mandats de 60 à 80 % plus chers que prévu pour le ramassage dans Ahuntsic-Cartierville, Saint-Laurent et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension.

Les contrats, estimés globalement à 46 millions, coûteront finalement 83 millions sur les cinq prochaines années.

« À ce rythme, il ne sera plus possible d’offrir les mêmes services à la population montréalaise tout en respectant la capacité de payer des contribuables », avaient averti les élus d’un comité bipartisan qui s’est penché sur ces contrats.

« On est excessivement préoccupés de voir qu’on a un tel bond », avait alors affirmé Mme Ollivier, en conférence de presse. « Pour l’instant, ça ne met pas encore en danger la prestation de service. »