Votre adolescent a de nouvelles fréquentations et vous craignez qu’il ne soit entraîné dans des affaires louches ? La Ville de Montréal vient de lancer une nouvelle ligne d’écoute pour les proches qui s’inquiètent pour un jeune à risque de sombrer dans la violence.

« Ici, on est dans la prévention », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors du lancement de ce service, dans le quartier Côte-des-Neiges. « On veut soutenir les familles, les proches, qui peut-être ont vu leur jeune changer d’attitude, de comportement, de gang, et qui angoissent un peu, mais ne veulent pas nécessairement judiciariser leur enfant. La ligne offre du soutien pour ramener le jeune dans le droit chemin. »

Le service, appelé RENFORT, est anonyme et offert en sept langues. Les intervenants qui répondent sont formés en écoute active, en relation d’aide et en prévention du suicide, et ont un bagage en psychologie ou en criminologie, par exemple, détaille Roselyne Mavungu, directrice générale du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.

C’est le centre qui a mis le service en place à la demande de la Ville, qui y a injecté 800 000 $.

« Besoin de comprendre »

Dans le cas où un parent indiquerait avoir trouvé une arme ou des drogues illégales dans la chambre de son enfant, quelle serait la réaction des intervenants ? Ils pourraient alors contacter le 911, répond Mme Mavungu. « Dans un tel cas, quand il y a un danger imminent pour la personne ou pour autrui, les intervenants ont le devoir de référer au 911 ou de diriger la famille vers le poste [de police] de quartier », dit-elle.

Mme Plante fait remarquer que les parents et amis peuvent se sentir démunis, ne sachant pas comment intervenir auprès d’un jeune qui commence à mal tourner. « Être adolescent est déjà difficile, et certains peuvent prendre certaines tangentes, note-t-elle. Les parents cherchent à être entendus sans jugement. Ils veulent parler de leur enfant, qu’ils aiment, sans que ça se retrouve directement à la police, parce que ce n’est peut-être même pas nécessaire. »

« Ils peuvent simplement avoir besoin de comprendre ce qui se passe avec leur jeune, parce que le monde change et qu’il n’y a rien de pire pour des parents que de se sentir déconnectés de la réalité de leur enfant. »

Le besoin d’une telle ligne téléphonique avait été exprimé lors du Forum sur la lutte contre la violence armée, qui a eu lieu au printemps 2022, rappelle Mme Plante.

On peut joindre les intervenants au 514 653-6363 ou à www.ligne-renfort.org.