Des résidants de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce inondés lors du déluge du 13 juillet dernier ont dénoncé mercredi l’inaction de la Ville de Montréal dans leur dossier.

Ces inondations ne sont que les dernières d’une longue série qui remonte à plusieurs décennies, ont-ils dit, en demandant à la Ville de corriger son réseau d’égouts. La zone touchée, dans le secteur Loyola, se trouve entre la rue Coronation et la rue Connaught, près de l’intersection du chemin de la Côte-Saint-Luc.

« On veut savoir ce qui se passe avec les infrastructures dans notre quadrilatère. Ce n’est pas normal que la même pluie soit tombée partout sur la ville et qu’il y ait eu autant d’inondations dans notre quadrilatère d’environ 600 maisons », a affirmé Marie-Maude Grenier, résidante de la rue Fielding inondée le 13 juillet dernier. « On veut que la Ville investisse de l’argent. »

Chaque fois qu’une forte pluie est annoncée, « on surveille, on surveille, et on est très anxieux, évidemment », a-t-elle continué. « J’ai des voisins sur la même rue qui sont inondés pour la deuxième ou troisième fois. »

Mme Grenier et ses voisins se sont rassemblés en association pour faire pression sur l’administration municipale, à travers une action collective s’il le faut.

« Nous sommes insultés par la rhétorique de la Ville sur les changements climatiques, qu’elle invoque pour s’absoudre de ses responsabilités envers les citoyens et de maintien d’une infrastructure suffisante », lance Ilana Grostern, résidante de la rue Connaught. « Les infrastructures ici posent problème depuis les années 1950. »

Mmes Grenier et Grostern s’exprimaient dans le cadre d’une conférence de presse organisée par l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal.

« Pour eux, c’est devenu une routine, un cauchemar qu’ils vivent régulièrement », a dénoncé Stéphanie Valenzuela, élue de l’opposition, qui dénonce « un manque d’investissement dans nos infrastructures ».

« La Ville de Montréal ne peut pas refaire l’ensemble de la tuyauterie, le temps et le budget vont manquer », a-t-elle admis. Mais Mme Valenzuela demande à l’administration Plante d’étudier rapidement la situation et de solutionner les problèmes déjà identifiés.

« Nous travaillons activement »

En réponse, l’administration Plante a dit comprendre le désarroi des sinistrés et être « de tout cœur » avec eux, en ajoutant qu’elle faisait déjà des efforts importants pour adapter son réseau d’égout.

« Les infrastructures des villes et des résidences sont de plus en plus vulnérables à l’impact des changements climatiques et aux répétitions de pluies diluviennes, et nous travaillons activement pour préparer le territoire en conséquence », a indiqué l’attachée de presse Catherine Cadotte dans une déclaration écrite.

« Les secteurs qui sont situés dans les cuvettes naturelles et qui subissent des inondations récurrentes sont actuellement priorisés par les travaux d’amélioration du réseau d’égouts, mais cette solution ne peut pas être la seule, a-t-elle ajouté. Quand un mois de pluie tombe en deux heures, les solutions doivent aussi passer par la résilience de l’espace public et des bâtiments. »

Montréal a demandé des fonds au gouvernement du Québec afin d’adapter ses infrastructures aux changements climatiques. La Ville est toujours en attente.