Le ministère des Transports ignore toujours quand pourront reprendre les travaux à l’intérieur du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, où des moisissures ont été découvertes en début de semaine dans un corridor de service. Québec parle toutefois de « quelques jours encore » au minimum, mais ne connaît pas les impacts pour la suite.

« De notre côté, la reprise du chantier est toujours indéterminée. C’est sûr qu’on parle plus de jours minimalement. Il y a des analyses qui se font en ce moment. Il faudra d’abord attendre les résultats et les solutions qui seront présentées », affirme le porte-parole du Ministère, Gilles Payer.

Mardi, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) avait révélé que des travailleurs avaient « refusé d’exécuter leur travail, alléguant qu’ils étaient exposés à des moisissures » dans le corridor de service. Ce dernier, qui est moins bien ventilé, plus humide et surtout plus étroit, fait environ deux kilomètres de long.

La présence de moisissures a ensuite été confirmée par le ministère des Transports. Résultat : les travaux ont immédiatement été interrompus pour une durée indéterminée afin de protéger la santé des travailleurs.

Depuis, les travailleurs sont « affectés à d’autres tâches », affirme M. Payer. Certains travaillent notamment à la réfection de la chaussée à l’extérieur, sur l’autoroute 25.

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D’après les premiers échéanciers, l’ensemble des travaux pourrait s’étaler jusqu’en 2026.

Pour le reste, Québec ignore toujours quels seront les impacts de cette fermeture à plus long terme. En théorie, le gouvernement s’était donné 18 mois pour achever la rénovation du premier tube, qui est également fermé actuellement par mesure préventive, même si on n’y a pas découvert de moisissures.

Gilles Payer demeure prudent lorsqu’on lui demande s’il faudra prévoir de nouveaux retards ou de nouvelles hausses de coûts. « C’est difficile à dire. C’est sûr qu’une journée de travail, il faut la reprendre, mais il y a quand même une marge de manœuvre pour aller faire du rattrapage dans la prochaine année. C’est à la reprise qu’on va pouvoir le voir », soutient-il.

Une firme externe mandatée

Une rencontre s’est tenue mercredi avec des représentants du Ministère et du Renouveau La Fontaine, le consortium d’entreprises chargé du mégachantier qui est composé des entreprises Pomerleau, Dodin QC et Eurovia QC. Une firme externe spécialisée a notamment été mandatée par ce consortium pour procéder à d’autres analyses sur la salubrité des installations et la présence de contaminants.

« Le maître d’œuvre a pris entente avec les travailleurs pour faire le point sur la situation et évaluer les mesures sécuritaires de travail à mettre en place. Étant donné que les parties se sont entendues entre elles, tel qu’il est prévu par la loi lorsqu’un travailleur refuse d’exécuter son travail, la CNESST n’est pas en mesure de confirmer la durée de l’arrêt des travaux », affirme la porte-parole de la Commission, Émilie Marcotte.

Rappelons que le chantier dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui entraîne déjà la fermeture de trois voies sur six, sera en cours pendant encore plusieurs années. La réfection majeure du tunnel avait commencé en juillet 2020, mais la structure s’est révélée beaucoup plus détériorée que prévu.

La voûte, par exemple, aurait 60 % plus de dommages que prévu. Québec absorbera tous les dépassements de coûts, évalués à 900 millions. D’après les premiers échéanciers, l’ensemble des travaux pourrait s’étaler jusqu’en 2026.